Leadership n Trois figures qui ont des visions plus ou moins divergentes sont en course pour remplacer le moribond Ariel Sharon. Ehud Olmert, qui devrait, sauf surprise, être le prochain Premier ministre israélien, a toujours été aux côtés d'Ariel Sharon, il est devenu l'artisan le plus convaincu des retraits unilatéraux des régions palestiniennes les plus peuplées et du désengagement de la bande de Gaza à l'été 2005. Ce politicien de 60 ans a voté, en 1978, contre les accords de Camp-David rétrocédant à l'Egypte les territoires conquis lors de la guerre de 1967 en échange de la paix. Il est le contempteur des accords d'autonomie signés à Oslo en 1992. En 2003, il devient vice-Premier ministre et ministre du Commerce et de l'Industrie dans le gouvernement de Sharon. L?autre homme fort sur la scène politique israélienne est, bien sûr, Benjamin Netanyahu, un faucon convaincu, qui s'est fixé de remettre sur les rails le Likoud, le grand parti de droite, dont les sondages pressentent la déconfiture lors des législatives de mardi. Netanyahu continue de camper sur les positions traditionnelles de la droite nationaliste. Il rend ainsi complètement hypothétique une coalition avec le Kadima dirigé par Ehud Olmert qui pourrait préférer une alliance avec les travaillistes crédités d'une vingtaine de mandats. Dix ans après avoir occupé le poste de chef du gouvernement (1996-99), «Bibi», un autre surnom, aujourd'hui âgé de 56 ans, rejette le plan de redéploiement en Cisjordanie offert par Olmert, refuse toute partition de Jérusalem et propose une politique économique ultralibérale. Enfin, le dirigeant travailliste, Amir Peretz, le moins chanceux peut être, puisqu?il est considéré comme un outsider, a donné un second souffle à un parti moribond mais qui ne peut toujours pas espérer accéder à la direction du pays. Ce social-démocrate de 54 ans, ancien patron de la centrale syndicale israélienne Histadrout, issu d'un milieu populaire, a créé la surprise en remportant, en novembre, les primaires du parti travailliste face à Shimon Peres, figure historique du parti, écrasant ses autres rivaux, tous des anciens généraux. Né au Maroc, il est le premier sépharade (juif oriental) à conduire à des élections le parti travailliste, qui a régné sans partage sur le pays depuis sa création en 1948 jusqu'à l'arrivée au pouvoir du Likoud (droite nationaliste) en 1977. Considéré comme une colombe, partisan du dialogue, il est jusqu'ici le seul leader politique israélien à avoir rencontré le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas depuis la victoire du mouvement Hamas aux élections législatives palestiniennes.