Scandale Avec la fuite sur le nom d?un agent de la CIA imputée à des responsables de la Maison-Blanche, l?Administration Bush se retrouve au centre d?une controverse. L'opposition démocrate au Congrès s'est mobilisée hier pour exiger une enquête indépendante sur l'identification d'un agent secret de la CIA, une affaire qui relance la polémique sur la justification de la guerre en Irak. Tous les ténors de la minorité démocrate du Sénat et de la Chambre multiplient les déclarations, depuis lundi, pour dénoncer un scandale et réclamer la nomination d'un procureur indépendant. La Maison-Blanche se défend d'avoir dévoilé à la presse, en juillet dernier, l'identité d'une femme agent secret à la CIA pour discréditer son mari, Joseph Wilson, ancien ambassadeur américain proche des démocrates. Ce dernier avait mis en doute des accusations de l'administration Bush, selon lesquelles Saddam Hussein avait cherché à se procurer de l'uranium enrichi en Afrique. «Nous voulons être sûrs qu'une enquête indépendante pourra être menée et que tous les faits puissent être examinés de manière à ce que les responsables répondent devant la loi comme il se doit», a déclaré le sénateur Tom Daschle, chef de l'opposition démocrate. Il a exprimé son scepticisme quant à l'annonce hier d'une enquête officielle par le ministère de la Justice. «Le conflit d'intérêts au département de la Justice est évident», a-t-il souligné. «Cette enquête devrait être conduite par une personne indépendante de l'Administration», a renchéri au cours d'une conférence de presse, Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate de la Chambre des représentants. Dans une lettre adressée dès lundi au ministre de la justice, John Aschroft, pour lui réclamer cette enquête indépendante, plusieurs sénateurs démocrates influents écrivaient que la «fuite paraissait avoir pour objet de punir quelqu'un qui s'est permis de douter du bien-fondé de la guerre» en Irak. Plusieurs candidats à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de novembre 2004 sont aussi montés au créneau, dont le général à la retraite Wesley Clark.