Négation n L'immigration sélective prônée par Nicolas Sarkozy a été, largement, contestée dans un rassemblement de plusieurs associations. Près de 1 500 personnes se sont rassemblées, hier, dimanche, à Paris, pour dénoncer le projet de loi français sur l'immigration jugée discriminatoire. Un collectif de quelque 400 associations a participé à cette manifestation pour montrer, unanimement, leur rejet de ce texte surnommé «La loi d?immigration jetable» La nouvelle réforme du code de l?entrée et de séjour des étrangers et du droit d?asile conduit, selon le collectif de ces associations, à une négation radicale des droits fondamentaux de la personne. Pour le collectif, qui regroupe également des partis politiques, dont le Parti communiste français et les Verts, la politique sélective d?immigration et de travail selon les besoins économiques de la France présentée par le ministre de l?Intérieur Nicolas Sarkozy, s?inscrit délibérément dans une perspective utilitariste. Une pétition diffusée par le collectif, ajoute que cette politique affiche une volonté d?aller piller les capacités et talents dans le monde. Elle fera, selon cette pétition, des étrangers en France, réguliers ou irréguliers, une population de seconde zone, privée de droits. Le projet de loi sur l?immigration, qui sera prochainement déposé à l?Assemblée nationale française, rend obligatoire le contrat d'accueil et d'intégration pour obtenir une carte de résident de dix ans, supprime les régularisations automatiques accordées aux étrangers entrés clandestinement en France depuis plus de dix ans, soumet le droit au regroupement familial à une condition d'intégration républicaine. Le texte dénoncé prévoit, aussi, d?instituer un titre de séjour de trois ans, labellisé «capacité et talents», pour les scientifiques et les chercheurs étrangers. Pour le Parti socialiste français, cette loi, qui s'attaque aux derniers droits des immigrés, est injuste et dangereuse. Le Parti communiste relève, pour sa part, que ce texte rend quasi impossible le regroupement familial. Le commissaire européen chargé de la justice et des affaires intérieures, Franco Frattini, a estimé, samedi dernier, que ce projet comporte «un risque réel. Il consiste à attirer les meilleurs cerveaux étrangers et ainsi priver les pays d'origine des moyens de leur développement». Pour éviter ce risque, Frattini a proposé d'encourager «la libre circulation des cerveaux : on pourrait permettre aux étrangers légalement installés chez nous de retourner s'installer dans leur pays tout en conservant leur droit au séjour dans l'Union.»