Dans le souci de conserver et protéger notre patrimoine immatériel, Zaïm Khenchelaoui, anthropologue, publie un livre faisant état d?un travail de recherche consacré à l?iconographie ancienne. Ce livre, édité par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), a pour titre : «L'imagerie mystique dans le folklore algérien». «L'iconographie ancienne qui a bercé toute notre enfance relate notre histoire spirituelle», explique-t-il, indiquant que ces images à la «force symbolique» avaient aussi «une mission pédagogique». «Quand on examine la thématique de ces iconographies, qui mettent en relief notre histoire et la bravoure légendaire de nos ancêtres, on réalise qu'elles étaient une forme de résistance plastique à la colonisation», explique-t-il. Selon le chercheur, ces images anciennes ont inspiré un certain nombre d'artistes comme Mohamed Racim, Omar Racim et Mohamed Temmam. L?ouvrage, en deux langues (arabe et français), reproduit des icônes représentant, entre autres, le saint de Baghdad Sidi Abdelquadir El-Djilani, le saint turc Veli Dede et le héros Antar prenant la défense de sa bien-aimée Abla. Le chercheur évoque et décrit aussi dans son livre certains mythes historiques et croyances populaires. Dans un chapitre intitulé La main, l'?il et le serpent, l'auteur parle de la «main de Fatima», expliquant ainsi que la main ? en arabe «yed», signifiant à la fois organe et puissance ? représente un pouvoir protecteur. «Elle joue le rôle protecteur contre le mauvais ?il», écrit-il. «Le but de notre quête était de faire un état des lieux du phénomène iconographique en tant qu'histoire plastique de l'Algérie. La publication de ce corpus est une façon de rendre hommage à nos fabricants d'images anonymes», relève en conclusion Zaïm Khenchelaoui.