Réponse n Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a réagi aux informations concernant des frappes militaires américaines pour forcer Téhéran à abandonner son programme nucléaire. «Il s'agit d'une guerre psychologique. Elle est due à la colère et l'impuissance des Etats-Unis», a déclaré M. Assefi lors de sa conférence de presse hebdomadaire. Plusieurs journaux américains ont affirmé ces derniers jours que l'administration de George W. Bush envisageait des frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes. Citant des responsables américains et des analystes indépendants, le Washington Post a affirmé ce matin qu'une attaque n'était pas prévue à court terme, mais que les responsables américains considéraient qu'il s'agissait d'une option possible et utilisaient cette menace pour convaincre les Iraniens du sérieux de leurs intentions. Le Pentagone et la CIA ont étudié des cibles possibles, dont l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz et les installations de conversion d'uranium d'Ispahan, selon le journal. Pour sa part, le magazine New Yorker a affirmé dans son édition datée du 17 avril que Washington préparait une campagne de bombardements massive contre l'Iran comprenant l'utilisation de charges nucléaires pour détruire une base soupçonnée de fabriquer des armes atomiques. «Les Américains ne veulent pas d'un règlement du dossier nucléaire iranien et cherchent à faire perdurer la crise. Ils ne veulent pas que nous arrivions à un accord avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) et les Européens», a ajouté M. Assefi. Il a toutefois indiqué que son pays «ne renoncerait pas à ses droits» nucléaires et que les «activités de recherches en matière d'enrichissement se poursuivaient normalement» à l'usine de Natanz. «L'envoi de notre dossier au Conseil de sécurité ne nous fera pas reculer. Pendant 27 ans, nous avons subi des sanctions économiques et malgré cela nous avons fait des progrès économiques, techniques et scientifiques», a-t-il dit. Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné, le 29 mars, trente jours à l'Iran pour suspendre notamment ses activités d'enrichissement d'uranium, ce que Téhéran a refusé. L'enrichissement sert à fabriquer du combustible pour les centrales nucléaires civiles, mais peut aussi servir à la fabrication de charges de bombes atomiques.