Résumé de la 11e partie n Enveloppés d?une couche de poussière, des dossiers au nom du député Dean W. Adams sortent des tiroirs et placards d?une maison où la présence de Patricia n?est pas souhaitée. Patricia eut à peine le temps de se laver les mains et la figure avant l'arrivée des déménageurs. Les trois hommes du camion transportèrent les meubles à l'intérieur, déroulèrent les tapis, déballèrent la vaisselle en porcelaine et les verres en cristal, montèrent tout ce qui était resté dans la cave. Vers midi, ils partirent, visiblement satisfaits du pourboire. A nouveau seule, Pat se rendit directement dans le salon. Le changement était stupéfiant. Ce qui dominait, c'était le tapis d'Orient de quatre mètres sur sept avec ses motifs éclatants de couleur orange, verte, jaune et rouge sombre sur fond noir. La méridienne en velours vert était placée contre le petit mur à angle droit du grand canapé en satin de coton orange ; les grands fauteuils à oreillettes de part et d'autre de la cheminée, le coffre indien à gauche de la porte-fenêtre qui donnait sur la cour. La pièce était redevenue ce qu'elle avait été. Pat la parcourut, caressant des doigts le dessus des tables, changeant l'orientation d'une chaise ou d'une lampe, passant la main sur les sièges garnis de tissu. Que ressentait-elle ? Elle n'aurait su le dire. Pas exactement de la peur ? bien qu'elle dût se forcer pour passer devant la cheminée. Quoi alors ? Un sentiment de nostalgie ? Mais pour quelle raison ? Se pouvait-il que certaines de ces impressions confuses fussent des souvenirs de moments heureux passés dans cette pièce ? S'il en était ainsi, que faire d'autre pour les réveiller ? A 15h 05, elle sortit d'un taxi devant l'immeuble du Russel Senate Office. La température avait brusquement chuté en quelques heures et elle pénétra avec plaisir dans le hall d'entrée bien chauffé. Les gardes chargés de la sécurité la firent passer à travers le détecteur magnétique et la conduisirent jusqu'à l'ascenseur. Quelques minutes plus tard, elle donnait son nom à la réceptionniste d'Abigail Jennings. «Le sénateur Jennings est un peu en retard, expliqua la jeune femme. Elle a dû recevoir des électeurs qui sont passés la voir. Ce ne sera pas long.» «Je peux attendre.» Pat choisit une chaise à dos droit et regarda autour d'elle. Apparemment, les bureaux d'Abigail Jennings comptaient parmi les plus agréables du Russel. Situés en angle, ils donnaient une impression d'espace que Pat savait peu courante dans cet immeuble surchargé. Une balustrade basse séparait la salle d'attente de la réception. À droite, un couloir menait à une rangée de bureaux privés. Les murs étaient recouverts de photos de presse encadrées du sénateur. Sur la petite table, près du canapé en cuir, étaient disposés des prospectus expliquant les positions prises par le sénateur Jennings sur la législation en cours. Elle entendit la voix connue, légèrement modulée par une très faible pointe d'accent du Sud, qui invitait gentiment des gens à sortir d'un bureau. «Je suis ravie que vous ayez pu passer. J'aurais aimé disposer de plus de temps?» (à suivre...)