Le 26 avril 1986, à 01h 23, le c?ur atomique du quatrième réacteur s'emballe au cours d'un test de sûreté et Tchernobyl (Ukraine) devient le théâtre de la plus grande catastrophe du nucléaire civil de tous les temps. A la suite d'erreurs de manipulation, deux explosions font voler en éclats l'édifice et une colonne de fumée radioactive s'élève dans les airs. «Une lueur cramoisie dominait les environs et, au-dessus de la centrale, un épais nuage assombrissait la moitié du ciel», raconte un témoin. «Les responsables étaient perdus, paralysés.» Le combustible nucléaire va brûler pendant plus de dix jours, rejetant des millions de radioéléments, équivalant à l'intensité d'au moins 200 bombes d'Hiroshima. Les éléments chimiques les plus lourds retombent dans les environs immédiats. Les particules forment un nuage qui contaminera les trois quarts de l'Europe. Les premiers pompiers arrivés sur le site pour empêcher l'incendie de se propager au réacteur numéro 3 attenant reçoivent des doses énormes. Parmi les employés et les secouristes, deux sont morts sur le coup, 28 dans les semaines qui ont suivi, d'une trop forte irradiation. Jusqu'au bout, Moscou tente de cacher puis de minimiser la catastrophe pour sauver la face de la technologie soviétique. C'est la Suède qui alerte la communauté internationale, le 28 avril, en enregistrant une forte hausse de la radioactivité sur son territoire. Depuis, cancers de la thyroïde, affections neurologiques, étaient devenus monnaie courante dans les zones contaminées par la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine, en Russie, au Bélarus. Maintenant s'y ajoute une vague de cancers du sein, de cataractes, de dépressions...