Questionnement n Le séminaire a pour objectif de revenir sur les ?uvres algériennes de cet auteur et sur l?influence qu?il a exercée sur des écrivains algériens. Une fois encore, Albert Camus, l?écrivain algérianiste, fait, même à titre posthume, parler de lui et de son ?uvre. Une fois encore, des interrogations abondent autour d?un personnage et d?une ?uvre aussi bien inépuisables que controversés : l??uvre camusienne recèle-t-elle encore des secrets ? A-t-elle encore des choses à livrer ? Peut-elle encore être interrogée ? Autant de questions qui seront posées et étayées et autant d?interprétations et de spéculations littéraires qui seront proposées lors d?un colloque international qui sera organisé les 24 et 25 avril à Tipasa et les 26 et 27 à l?université de Bouzaréah conjointement par les universités d?Alger et de Montpellier, avec l?étroite collaboration du Centre culturel français d?Alger. Ainsi, un colloque sur Albert Camus s?avère d?emblée une occasion pour dire une fois encore un écrivain, une écriture. Car même aujourd?hui, Albert Camus, après que ses romans eurent été maintes fois exposés et analysés, demeure un large champ d?investigation et de réflexion. Il ne cesse de susciter un regain d?intérêt en France comme en Algérie. L?objectif du colloque, qui semble nécessaire dans la mesure où il révélera une nouvelle approche de Camus et de ses années algériennes, est de «revenir aux ?uvres algériennes et détecter, dans des textes d?écrivains algériens, l?ombre portée de la pensée, des thèmes, du discours camusiens et analyser de ce fait le travail littéraire auquel il donne lieu». Ainsi, les intervenants, des spécialistes de la pensée camusienne et de la littérature algérienne d?expression française, des Algériens comme des Français, se pencheront méticuleusement sur l?effet Camus, autrement dit sur l?influence que ce dernier a ? singulièrement ? exercée sur des écrivains algériens. Hervé Sanson a écrit : «Camus aura exercé une indéniable influence sur la littérature algérienne francophone, de son vivant déjà : nombre d?écrivains algériens auront questionné l?héritage camusien, que ce soit en l?assumant ou bien en en prenant le contre-pied. Kateb Yacine inversait les positions dans Nedjma : le meurtre de l?Arabe par Meursault se muait alors en meurtre de M. Ricard par Mourad. Le jeune Jean Sénac intitulait un des poèmes de son premier recueil Noces, ré-inscrivant les motifs de la poétique camusienne. Jean Pélégri, quant à lui, dans Le Maboul, adoptait le point de vue du colonisé, Slimane, et à l?instar de Kateb, inscrivait le meurtre d?un Européen par son personnage principal, Arabe, el-mahâbul. Boudjedra proposait dans son second roman, L?Insolation, un re-dépliement et une version alternative aux éléments-clefs de l??uvre camusienne, dont la scène centrale du meurtre sur la plage dans L?Etranger. Habib Tengour dans L?Epreuve de l?Arc ré-interrogeait un texte emblématique du Camus algérien, Noces à Tipasa?» Ainsi, Albert Camus semble avoir exercé une forte influence sur la littérature algérienne d?expression française, y avoir laissé une empreinte indélébile, créant ainsi le fait de l?intertextualité, un dialogue de textes qui suscite encore des questionnements et des spéculations au plan littéraire, poétique et même idéologique.