Moyens n Une fois encore, la problématique du livre a été évoquée lors d?une rencontre qui a eu lieu, dimanche, à la Bibliothèque nationale. Durant cette rencontre, ce sont, au regret de certains professionnels, les mêmes préoccupations qui sont formulées et les mêmes problèmes qui sont exposés. «C?est le même discours qui est dit et répété à chaque fois qu?on évoque la question du livre», s?élève une voix de l?assistance. Et d?ajouter : «Il est préférable qu?une action commune et concrète soit décidée et mise en pratique.» D?où la question : «Que faut-il réellement faire pour amorcer une vraie politique du livre ?» Fatiha Soual, présidente de l?association des libraires algériens, affirme qu?un travail en vue de réhabiliter le livre associant à cet effet les professionnels aux instances concernées est en train de se faire ; et en tant que libraire, elle a insisté sur le fait que le livre, en Algérie, commence, toutefois progressivement, à avoir un répondant, en dépit du pessimisme affiché par certains. «En posant la question : ??Y a-t-il un marché du livre en Algérie ???, la réponse est ??oui??, mais l?on ne sait pas encore évaluer dans quelle proportion cela se fait, et cela par manque de données qui nous aideraient à le faire», a-t-elle expliqué, précisant que «le marché du livre algérien est en train de s?organiser, de s?orienter, de se développer.» Elle affiché tout de même un optimisme concernant l?avenir du livre en Algérie grâce à son métier de libraire : «Le libraire est un indicateur fiable pour jauger le marché du livre», a-t-elle expliqué, poursuivant que «la demande existe, donc il y a un lectorat, sauf que l?offre ne peut satisfaire toute la demande, puisque la production est insuffisante et l?alimentation est irrégulière». Cela revient d?emblée à soulever la question de la distribution. Sur ce volet, les professionnels du livre s?accordent à dire qu?il n?existe nullement un réseau de distribution en Algérie aidant à une meilleure circulation du livre. De son côté, Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, a estimé que le livre, dans l?ensemble, commence à avoir une dimension sociale, en évoquant la question de l?édition. «Il y a une amélioration quant à l?édition», a-t-il évoqué. Et d?ajouter : «Certains éditeurs, soucieux de la qualité de leur produit, inscrivent la conception du livre dans une démarche professionnelle.» Toutefois il n?a pas manqué de déplorer la situation du livre. «Sans bibliothèque, le livre ne peut retrouver sa place dans la société», a-t-il dit. «L?Algérie comprenait, dans les années 1970, plus de six cents bibliothèques, il n?en reste, aujourd?hui, moins d?une dizaine», a-t-il poursuivi. Et d?enchaîner : «Le pire, c?est que le livre n?a plus de place dans les écoles.» A cet effet il appelle à ce que le ministère de l?Education se penche sur la question, précisant, par ailleurs, que les bibliothèque aussi bien scolaires que municipales n?ont pas de statut et ne sont pas gérées par un personnel qualifié. «Il n?y a pas un problème financier, le problème relève de l?ordre de la gestion», a-t-il souligné.