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Mme Chérifa Bouatta, présidente de l?Association algérienne de recherche en psychologie
"Les catastrophes sociales sont plus graves que les catastrophes naturelles"
InfoSoir : Quelles sont les conséquences des calamités de tout genre vécues par notre pays sur la santé mentale des Algériens ? Mme Chérifa Bouatta : Ce qu?il faut savoir en premier lieu, c?est que ces catastrophes ont marqué toute la population. Il est vrai que ceux qui ont vécu de loin ces événements ont été moins affectés que ceux qui les ont vécus de près, mais ils l?ont été tout de même. Pour répondre à votre question, je dirai que les Algériens ont développé de nombreux troubles en raison de ces catastrophes. Je peux vous citer dans ce sens les cas de dépression, d?anxiété, d?oubli, de manque de concentration? de plus en plus fréquents. Selon vous, quelle catégorie de la population a été le plus touchée par ces catastrophes ? Comme je viens de vous le dire, c?est toute la population qui a été touchée. Maintenant, il est évident que ce sont les personnes fragiles qui ont beaucoup plus accusé le coup. Sur ce registre, il faut souligner que les enfants ont beaucoup souffert et continuent de souffrir à cause de ces catastrophes. L?échec scolaire, qui ne cesse de prendre de l?ampleur, est un résultat de cette souffrance intérieure. Quand l?enfant est sous le choc d?un événement «extrême», il ne peut se concentrer sur quoi que ce soit, ce qui se répercute négativement sur son cursus scolaire, entre autres. A votre avis, qui des catastrophes naturelles ou sociales ont le plus d?effets négatifs ? Il est très difficile de faire la comparaison entre les conséquences des unes et celles des autres. Toujours est-il qu?à mon sens, les catastrophes sociales ont des conséquences plus graves que celles naturelles, en ce sens qu?elles détruisent les valeurs humaines. Mais cela reste un avis personnel.