Demande n Face au manque de main-d??uvre locale dans le secteur du bâtiment, de plus en plus de voix s?élèvent pour réclamer le recrutement d?ouvriers étrangers. L?Union générale des entrepreneurs algériens (Ugea) a proposé récemment de faire appel «en urgence» à la main-d??uvre étrangère qualifiée pour aider les entreprises nationales du bâtiment à former leurs effectifs. Néanmoins, «son recrutement doit se faire par les entreprises algériennes», a tenu à signaler le président de l?organisation patronale. Pour leur part, des cadres du secteur ont appelé à la révision des textes régissant le recrutement de cette main-d??uvre «de manière à faciliter les procédures administratives pour ces compétences venant de l?étranger». Sur ce registre, la loi portant recrutement de main-d??uvre étrangère est en voie de révision, selon des sources proches du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Si l?Ugea recommande de faire appel aux seules compétences étrangères pour former une main-d??uvre locale qualifiée, certains entrepreneurs sont carrément pour le recrutement d?ouvriers étrangers. C?est le cas de Mohand, gérant d?une entreprise familiale de travaux de bâtiment basée à Chéraga. «Si j?avais la possibilité de recruter des ouvriers chinois, je n?aurais pas hésité une seule seconde. Ce sont de véritables travailleurs, ils ne trichent jamais. Pourtant, à ce que je sache, beaucoup d?entre eux ne sont pas payés à temps, mais aussi et surtout mal payés. Contrairement à eux, nos ouvriers ne sont jamais satisfaits, même quand vous mettez tous les moyens à leur disposition et que vous les payez bien, ils se plaignent. A la moindre remarque qu?ils ne trouvent pas à leur goût, ils peuvent vous laisser tomber», affirme-t-il. A son avis, le recours à la main-d??uvre étrangère est à même de stimuler et de pousser les Algériens à travailler, car, dit-il, «la plupart font semblant de travailler aujourd?hui». «Avec la concurrence, c?est sûr que les choses vont changer», conclut-il. Quoi qu?il en soit, certains entrepreneurs n?ont pas attendu que la législation, régissant le travail des étrangers dans notre pays, soit modifiée pour agir. Ils ont fait appel à une main-d??uvre venue essentiellement des pays d?Afrique noire qui ne leur coûte pas grand-chose : travaillant au noir, elle touche à peine le Smig et est souvent exploitée. C?est le prix à payer pour avoir le gîte et le couvert pour ces étrangers, pour la plupart, en situation irrégulière dans notre pays. Des professions vieillissantes l Au rythme où vont les choses, nous risquons d?être sérieusement confrontés, dans quelques années, à une pénurie de main-d??uvre dans le secteur du bâtiment avec le départ à la retraite de dizaines de milliers de maçons, de coffreurs, de ferrailleurs? qui ne trouveront pas de remplaçants sachant que les métiers du bâtiment n?attirent pas grand monde.