Crise n Le président de l'Autorité palestinienne a invité les mouvances palestiniennes à un dialogue le 2 mai prochain, en vue d'endiguer la plus grave crise économique à laquelle font face les Palestiniens depuis treize ans. Ce dialogue rassemblera autour de la même table, pendant trois jours, des membres du Comité exécutif de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), des membres du gouvernement, le président du Parlement, des représentants de mouvements palestiniens et des indépendants. Les réunions se tiendront dans les bureaux de la présidence de l'Autorité palestinienne à Ramallah et à Gaza qui seront reliés par vidéoconférence. «Il a été décidé de tenir un dialogue national palestinien du 2 au 4 mai, pour discuter de la situation actuelle, renforcer l'unité et faire face au blocus économique imposé à notre peuple», écrit M. Abbas dans une lettre d'invitation transmise aux mouvements palestiniens. La rencontre s'élargira pour la première fois à des représentants des groupes et des factions de la résistance ainsi que des hommes d'affaires, de chefs d'universités, de présidents de municipalités, de rédacteurs en chef de journaux locaux et à un nombre de personnalités indépendantes et de représentants d'organisations populaires. L'ordre du jour de la conférence portera, entre autres, sur la réactivation du rôle de l'Organisation de libération de la Palestine, un point que revendiquent le Hamas et le Jihad islamique. L'accession du Hamas au gouvernement le 25 janvier dernier a donné lieu à une crise financière sans précédent depuis la création de l'Autorité palestinienne en septembre 1993. L'Union européenne et les Etats-Unis avaient décidé de couper leur aide, Israël de geler les avoirs des Palestiniens. Conséquence : 165 000 fonctionnaires palestiniens n'ont pas perçu leurs salaires depuis février dernier et la population risque une grave crise humanitaire, de l'aveu de l'Unrwa, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Seuls la Ligue arabe et l'Iran s'étaient engagés à verser des aides financières aux Palestiniens. A la crise financière sont venues s'ajouter les dissensions entre le gouvernement palestinien et la présidence sur la question des prérogatives. Ces divergences avaient pris des proportions inquiétantes lorsque la semaine dernière des militants du Hamas et du Fatah s'étaient affrontés à Ramallah en Cisjordanie. L'appel à un dialogue national, qui est destiné à canaliser cette tension, intervient au lendemain d'une visite de M. Abbas à Paris où il a soutenu la proposition du président français Jacques Chirac appelant à la création d'un fonds auprès de la Banque mondiale servant à assurer les salaires des fonctionnaires palestiniens qui s'élèvent à plus de 120 millions de dollars par mois.