Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La finalisation du projet de la mise en application de la carte «Chiffa» à Constantine est en cours, le seul problème réside dans les retards observés chez quelques opérateurs dans le dépôt des dossiers. La mise en branle du nouveau système à puce concerne en premier lieu la CNAS et les pharmacies avant de s'élargir incessamment aux cabinets médicaux. Les carnets du tiers payant n'auront plus que quelques temps seulement à vivre. La carte «chiffa» fait son entrée cette semaine à Constantine. Aussi un ultimatum est-il lancé à tous les détenteurs de carnets de santé qui n'ont pas encore présenté le dossier pour la confection de leur carte. C'est le message adressé par les responsables du secteur et ce, dans le but d'accélérer la mise en service de cette puce codée, dont les avantages sont innombrables. «On peut dire fièrement que la généralisation du tiers payant par carte est activée», se félicite le directeur de l'agence régionale de la Caisse nationale des assurances sociales qui se dit être prêt à entrer dans ce nouveau système de remboursement. La carte «Chiffa» est fin prête dans la wilaya de Constantine. Les détenteurs du carnet tiers payant l'utiliseront dès aujourd'hui, confirme la même source. «Désormais, aucun carnet ne sera opérationnel, voire accepté par les officines», affirme M. Nakhoul, directeur de la CNAS, avant d'expliquer : «Nous continuerons à délivrer des carnets provisoires valables pour une étendue n'excédant pas le mois afin de permettre aux retardataires d'être remboursés avant la confection de leur carte.» A Constantine, au moins 170 000 cartes «Chiffa» ont été émises, dont 71 000 concernent les tiers payants. Mais, actuellement, les responsables font état de 4 000 cartes qui sont toujours au niveau de la CNAS et attendent d'être récupérées par leurs bénéficiaires. A cet effet, les responsables de cette agence lancent un double appel. L'un en direction des assurés pour leur demander de se présenter aux guichets en vue de retirer leurs cartes. L'autre est en fait une sorte de mise en garde en filigrane adressée aux retardataires qui tardent à déposer les dossiers d'acquisition. La situation concerne plusieurs organismes publics. Une correspondance a été soumise au wali afin que ce dernier incite les responsables des entreprises et administrations retardataires à se conformer à la loi dans les plus brefs délais. Car ce retard est injustifié, estime-t-on, dès lors que «durant la première semaine du mois de septembre 2009, la cellule d'écoute a entamé la deuxième phase de l'opération visant l'activation du dépôt des dossiers“chiffa” auprès des employeurs publics et privés», mais préalablement en juin de la même année des membres de la cellule ont effectué un travail de proximité auprès de plusieurs employeurs (54 des secteurs publics et privé) pour activer les dépôts des dossiers «Chiffa». Ces deux affirmations, consignées dans le rapport de la CNAS, viennent en effet mettre en exergue les latences de certains établissements qui «traînent la patte» pour parachever le dépôt des dossiers de leurs salariés. «Pourtant, les documents exigés pour l'élaboration de cette carte n'ont rien d'exceptionnel», commente ce responsable, ajoutant au passage que «des équipes ont été installées à travers le centre payeur pour une étude au cas par cas pour la substitution des carnets. Aussi, il a été question de réactualiser les adresses des assurés», argue-t-il. Il va sans dire que l'appel à l'intervention du chef de l'exécutif pour sommer les retardataires de déposer les dossiers pour la constitution des cartes «Chiffa» est le dernier recours pour activer l'opération. Ces retards sont, pour l'heure, le seul frein relevé dans le lancement de ce système, qui allègera, selon toute vraisemblance, les files d'attente et, par ricochet, permettra de réguler le remboursement et la délivrance de médicaments pour les tiers payants sans grande anomalie. Pour ce dernier cas de figure un projet pourrait voir le jour incessamment, à en croire nos sources. Il s'agit de la généralisation de l'utilisation de la carte dans toutes les officines de la circonscription, alors qu'actuellement les tiers payants ne sont servis que dans les pharmacies de leur commune. Par cet élargissement, on imagine que beaucoup d'irrégularités disparaîtront et le malade n'aura pas à plier son ordonnance en cas d'indisponibilité de médicament dans son officine habituelle. Il pourra chercher hors de sa localité. Que de malades sont restés impuissants devant un manque ou une légère pénurie de médicaments. Une situation qui profite souvent à quelques pharmaciens, pour le moins à overdose. Et des carnets confisqués. Pour preuve, il arrive, malheureusement, selon des sources concordantes, que ces «pseudo officines» gardent, voire confisquent les carnets des malades le temps d'effectuer une transaction à leur insu et ralentissent de ce fait le rythme du traitement jusqu'à leur procurer le médicament manquant. Au moins 131 cas ont été pris en flagrant délit, attestent des sources de la CNAS. Ce qui interpelle l'éthique et le syndicat des officines pour rappeler à l'ordre «ces vendeurs de médicaments». Pour quelques dinars de plus, le pharmacien vendrait sa déontologie !! En somme, la carte «Chiffa» devra fiabiliser la traçabilité de tout remboursement et éviter aux assurés des mesures bureaucratiques. N. H. La convention Pharmacie-CNAS facilitée par l'intranet La wilaya de Constantine compte dans chaque municipalité un lot de pharmaciens conventionnés avec la CNAS. On en dénombre à titre d'exemple 40 à la nouvelle ville Ali Mendjeli, 36 à El Khroub, 14 à Aïn Smara. En somme, la CNAS balaie une surface officinale de 98%. «Rares sont les pharmacies qui ne sont pas conventionnées avec notre agence», affirme M. Nakhoul. Mieux, cette adhésion est justifiée par la célérité de la prise en charge des bordereaux envoyés via intranet. «Au quotidien, la CNAS est destinataire des factures émanant des pharmaciens. Les redevances sont traitées sans retard», affirme le directeur. Cette appréciation est confirmée par des pharmaciens que nous avons rencontrés et qui abondent dans le sens du directeur de la CNAS. Concernant les médecins désireux d'adopter l'utilisation de la carte Chiffa, on apprend qu'ils seront destinataires d'une missive de la direction de wilaya de la santé et de la population. «Comme les pharmaciens, les médecins pourront adhérer au système Chiffa», explique le responsable d'agence.