Résumé de la 1re partie n Au cours du XXe siècle, l?Allemagne a connu plusieurs cas de tueurs qualifiés de «vampires». Quand la police procède à son arrestation en 1919, Fritz Haarmann, surnommé le boucher de Hanovre, est âgé de quarante ans. Né en 1879 à Hanovre, métropole industrielle de la Basse Saxe, il appartient à une famille d?ouvriers pauvres, laquelle peine à nourrir sa nombreuse famille. S?il déteste son père, qui n?hésite pas à le corriger à chaque fois que l?occasion se présente, il aime tendrement sa mère, une femme que la maladie cloue au lit. Le jeune garçon n?est pas un modèle de beauté avec ses oreilles décollées et son menton trop large. Il n?est pas non plus un modèle d?intelligence et, à l?école, il a toutes les peines du monde à apprendre à lire et à écrire. Devenu adulte, il gardera une intelligence très limitée et paraîtra même «débile» à ceux qui le côtoient. Mais Fritz est encore enfant et comme tous les enfants, il aime jouer. Mais alors que les garçons de son âge jouent au ballon ou à la guerre, il s?enferme, lui, dans une chambre, pour habiller ses poupées ! L?un des hommes le plus sanguinaire qu?aura connu le monde moderne a une âme de petite fille modèle ! Si sa mère le soutient, son père, ses frères et ses petits camarades se moquent de lui. «Tu n?es qu?une fille !», lui lancent-ils, pleins de mépris. Mais lui, indifférent à tout, continue à jouer avec ses poupées. Devenu adolescent, il développera un goût très fort pour les activités féminines comme la pâtisserie, la cuisine et surtout la couture. Il adore se travestir, porter les robes de sa mère, mettre les souliers à talons et se maquiller comme une femme. Il passe des heures devant la glace, à mimer des scènes, à parler et à inventer des histoires. Son père l?enlève de l?école où il n?apprend rien et le met en apprentissage chez un serrurier, mais comme, là aussi, il n?apprend rien, il l?envoie dans une école militaire. A l?époque, les écoles militaires et les casernes allemandes recrutaient beaucoup, en prévision d?une guerre qui s?annonçait. Il ne voulait pas, bien sûr, aller dans cette école où la première des valeurs enseignée est la virilité : il n?aime pas les exercices auxquels on l?astreint et rêve de retourner à ses poupées et à ses robes. C?est alors qu?éclate une affaire de m?urs où il est accusé d?immoralité et d?actes contre nature. Il est aussitôt envoyé dans un hôpital pour troubles mentaux. En fait, il est homosexuel. Comme il ne souffre d?aucun trouble physique ou psychique, il est renvoyé chez lui. Il a dix-sept ans. Il affiche publiquement ses tendances homosexuelles et fréquente les mauvais garçons. Déjà, le voisinage se plaint des allées et venues de jeunes voyous qui se rendent chez lui, en l?absence de son père. En général, ses liaisons ne sont pas durables, à l?exception d?un jeune homme dune vingtaine d?années, Hans Grans, qui le suit partout. (à suivre...)