Explication n Les raisons du retard de sa signature sont motivées par des divergences de vues entre patronat et syndicats sur beaucoup de points. Le pacte économique et social est une idée qui traîne depuis 1993. A l'époque, l'ouverture économique devenait le choix irréversible de l'Algérie qui sortait d'une longue période de gestion centralisée par l'Etat. Aussi, l'Ugta avait-elle lancé le concept de pacte social qui consistait, au départ, en une sorte de dialogue avec les pouvoirs publics autour des questions sociales. Toutefois, ce pacte était pratiquement impossible à appliquer en raison de l'instabilité qui régnait en cette période. C'est à partir des années 2000 que le pacte économique et social est devenu une préoccupation pour les syndicats et les patrons. Avec les tripartites qui se sont succédé, le cadre des négociations et le dialogue entre les trois parties était inéluctable et forçait chacun à défendre les intérêts qu'il représente. Pour l'Ugta, rejointe plus tard par d'autres syndicats, le pacte social doit être un dialogue soutenu entre le gouvernement, le patronat et les partenaires sociaux pour mieux appréhender la relance économique et l'avenir des travailleurs. Le patronat voit dans ce pacte une manière concrète de légitimer ses intérêts qui se résument en la défense de l'entreprise et du secteur privé à travers le plan de relance économique. Le gouvernement ne doit finalement qu'arbitrer les conflits et veiller à la régulation entre les deux parties. Cependant, ce pacte économique ne voit pas encore le jour malgré les multiples appels des syndicats qui demandent à l'entériner. Les raisons du retard de sa signature sont motivées par les divergences entre patronat et syndicats sur beaucoup de points. La question des salaires, la protection des travailleurs contre le licenciement, la précarité sociale et les libertés syndicales en constituent le fond. Les patrons appréhendent, eux aussi, un pacte sans un minimum pour la promotion du secteur privé et la protection de la production nationale. Les enjeux sont loin de s'achever sur un simple paraphe, du moins pour le moment. Beaucoup reste à faire sur le plan économique et social, même si le gouvernement se targue d'une embellie financière jamais atteinte auparavant. En attendant la signature de ce pacte, le front social reste en ébullition.