Résumé de la 81e partie n Les filles se présentent, l'une après l'autre, devant le roi et son entourage. Chacune d'elles récite des vers louant les vertus et la sagesse des anciens, qui envoûtent l'assistance. Et le saint imam se leva et baisa la terre entre les mains de la jeune fille et lui dit : «O sœur du plus parfumé d'entre les saints, que ne puis-je toute ma vie humer la pureté de ton cœur !» On raconte aussi qu'un sage d'entre les sages a dit cette parole : «Lorsque Allah veut du bien à l'un de ses serviteurs, il ouvre devant lui la porte de l'inspiration.» «Il m'est parvenu que lorsque Malek ben-Dinar passait dans les souks et voyait des objets qui lui plaisaient, il se réprimandait en se disant : ”Mon âme, c'est inutile ! Je ne t'écouterai pas !” Car il aimait à répéter : ”Le seul moyen de sauver son âme, c'est de ne point lui obéir ; et le sûr moyen de la perdre, c'est de l'écouter.” Et Mansour ben-Omar nous raconte le fait suivant : «J'étais une fois allé en pèlerinage à La Mecque en passant par la ville de Koufa. Et c'était une nuit pleine de ténèbres. Et j'entendis, dans le sein de la nuit, près de moi, sans distinguer d'où elle sortait, une voix haute qui disait cette prière : ”O Seigneur Dieu plein de grandeur, je ne suis point de ceux qui se révoltent contre tes lois ni de ceux qui ignorent tes bienfaits. Et pourtant, Seigneur, dans les temps passés, j'ai peut-être péché lourdement, et je viens implorer ton pardon et la rémission de mes erreurs. Car mes intentions n'étaient pas mauvaises, et mes actes m'ont trahi !” Et, cette prière une fois terminée, j'entendis un corps tomber pesamment sur le sol. Et je ne savais point ce que pouvait être cette voix, dans cette nuit ; et je ne comprenais pas ce que signifiait cette prière, dans ce silence, alors que mes yeux ne pouvaient distinguer la bouche qui la disait ; et je ne devinais pas ce qu'était ce corps qui tombait sur le sol pesamment. Alors je m'écriai à mon tour : ”Je suis Mansour ben-Omar, un pèlerin de La Mecque ! Qui donc a besoin d'un secours ?” Et rien ne me répondit. Et je m'en allai. Mais le lendemain, je vis passer un convoi mortuaire et je me mêlai aux gens qui suivaient le convoi ; et devant moi marchait une vieille femme épuisée par la peine. Et je lui demandai : ”Qui est donc ce mort ?” Elle me répondit : ”Hier mon fils, ayant dit la prière, récita les versets du Livre d'AIlah qui commencent par ces mots : O vous qui croyez à la parole, fortifiez vos âmes... Et lorsque mon fils eut fini les versets, cet homme, qui est maintenant dans le cercueil, sentit son foie éclater et il tomba mort. Et c'est tout ce que je puis vous dire.”» Et la quatrième jeune fille, ayant dit ces paroles, recula au milieu de ses compagnes. Alors s'avança la cinquième adolescente, qui était la couronne sur la tête de toutes les adolescentes, et dit : «Moi, ô roi fortuné, je te dirai ce qui est parvenu jusqu'à moi des choses spirituelles du temps passé.» Le sage Moslima ben-Dinar a dit : «Tout plaisir qui ne pousse pas ton âme plus près d'Allah est une calamité.» On raconte que lorsque Moussa (la paix sur lui !) était à la fontaine de Modaïn, arrivèrent deux jeunes bergères avec le troupeau de leur père Schoaïb. Et Moussa (la paix sur lui !) donna à boire aux deux jeunes filles, qui étaient deux sœurs et au troupeau dans l'abreuvoir en tronc de palmier. Et les deux jeunes filles, de retour à la maison, racontèrent la chose à leur père Schoaïb qui dit alors à l'une d'entre elles : «Retourne près du jeune homme et dis-lui de venir chez nous.» Et la jeune fille retourna à la fontaine ; et lorsqu'elle fut près de Moussa, elle se couvrit le visage de son voile et lui dit : «Mon père m'envoie vers toi te dire de m'accompagner à la maison afin de partager notre repas en récompense de ce que tu as fait pour nous.» (à suivre...)