On sait que le calife fatimide a contribué à la construction de Achir en y envoyant des architectes, des ouvriers et des matériaux. Bénia, qui paraît postérieure à Achir, aurait été construite par Bologhine et c'est à elle que feraient référence El-Bekri et Ibn al-Athir. Achir était entourée de grandes murailles et les précipices qui l'entouraient rendaient son accès difficile. Au XIe siècle de l'ère chrétienne, El-Bekri écrit qu'il n'y avait pas, dans toute la région, de place aussi fortifiée qu'Achir : ses défenses naturelles étaient telles que dix hommes suffisaient à sa défense. Pour peupler sa capitale, Ziri a fait venir des gens de Tobna, de M'sila et de Hamza (actuelle Bouira) et, plus tard, de Tlemcen. Il l'a dotée de tous les édifices qui convenaient à une capitale : palais, habitations, mosquées, caravansérails, hammams... La ville prend rapidement de l'importance, devenant un centre économique actif d'échanges entre les régions du Tell et la steppe, mais aussi un centre culturel où vont affluer les juristes, les savants et les artistes. Quand, en 972, le calife fatimide Al-Mu'izz quitte le Maghreb pour l'Egypte, il confie l'administration de l'Ifriqya à Buluggin, le fils de Ziri. Celui-ci quitte Achir pour s'installer à Kairouan, mais il va garder des liens étroits avec Achir où sa famille va demeurer.