Résumé de 89e partie n Daoul'makân sort à la tête d'une grande armée pour accueillir son demi-frère Scharkân, qui accepte de venger son père. Le nouveau roi va livrer sa première bataille. Alors Daoul'makân prit les devants et alla à la rencontre de son frère ; et sitôt qu'il l'eût vu, il voulut descendre de cheval. Mais Scharkân, de loin, le conjura de n'en rien faire et, le premier, il sauta à terre et courut se précipiter dans les bras de Daoul'makân qui était tout de même descendu de cheval. Et ils s'embrassèrent longuement en pleurant ; et, après s'être dit des paroles de consolation l'un à l'autre pour la mort de leur père, ils retournèrent ensemble à Bagdad. Et, sans perdre de temps, on convoqua les guerriers de toutes les parties de l'empire, qui ne manquèrent pas de se rendre à l'appel tant on leur promettait de butin et de faveurs. Et durant un mois, les guerriers ne cessèrent d'affluer. Et pendant ce temps, Scharkân avait raconté à Daoul'makân toute son histoire ; et Daoul'makân également raconta la sienne, mais en insistant beaucoup sur les services du chauffeur du hammam. Aussi Scharkân lui demanda : «Certainement tu as récompensé déjà cet homme vertueux pour tout son dévouement ?» Et Daoul'makân lui répondit… A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Elle dit : Et Daoul'makân lui répondit : «Pas entièrement. Car je me réserve de le faire, sitôt de retour de la guerre, si Allah veut !» Et c'est alors que Scharkân put contrôler la véracité des paroles de Nôzhatou, qui avait été sa femme alors qu'il ignorait qu'elle fût sa sœur, et dont il avait eu la fillette Force-du-Destin. Et cela lui rappela qu'il devait demander de ses nouvelles. Aussi pria-t-il le grand chambellan de lui transmettre le salut de sa part. Et le grand chambellan s'acquitta de la chose et rapporta également à Scharkân le salut de Nôzhatou qui, en outre, demandait des nouvelles de sa fille Force-du-Destin. Et Scharkân lui fit dire de se tranquilliser, car Force-du-Destin était en parfaite santé à Damas. Alors Nôzhatou remercia Allah pour cela. Puis lorsque toutes les troupes furent rassemblées et que les Arabes des tribus eurent apporté leur contingent, les deux frères se mirent à la tête de leurs forces réunies ; et, après que Daoul'makân eut fait ses adieux à la jeune esclave qu'il avait rendue enceinte, et qu'il lui eut créé un train de maison digne d'elle, on sortit de Bagdad en direction des contrées des infidèles. L'avant-garde de l'armée était formée par des guerriers turcs dont le chef s'appelait Bahramân ; et l'arrière-garde était formée par des guerriers du Déilam, dont le chef s'appelait Rustem. Le centre était commandé par Daoul'makân, tandis que l'aile droite était sous les ordres du prince Scharkân et l'aile gauche sous les ordres du grand chambellan. Et le grand vizir Dandân fut chargé du sous-commandement général de l'armée. Et ils ne cessèrent de voyager pendant un mois entier, en se reposant trois jours au bout de chaque semaine de marche, jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés au pays des Roum. Alors, à leur approche, s'enfuirent de tous côtés les habitants épouvantés et allèrent se réfugier à Constantinia en mettant le roi Aphridonios au courant de la marche agressive des musulmans. (à suivre...)