Résumé de 119e partie n Auprès du corps sans vie de Scharkân, un message laissé par la vieille vipère mentionne ses exploits assassins et ses intentions d'éliminer tous les musulmans. En tête de liste, le roi Daoul'makân et son vizir Dandân. A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète comme elle était, cessa de parler. Quand vint la nuit, elle dit : A ce spectacle, Daoul'makân s'écria : «Ya Allah ! ô terreur !» et tomba évanoui. Alors le vizir et les émirs s'empressèrent autour de lui et lui firent de l'air avec leurs robes ; et Daoul'makân finit par revenir à lui et s'écria : «O mon frère Scharkân, ô le plus grand d'entre les héros, quel démon t'a mis dans cet irrémédiable état ?» Et il se mit à fondre en larmes et à sangloter, et le vizir Dandân aussi et les émirs Rustem et Bahramân et surtout le grand chambellan. Et soudain le vizir Dandân vit la lettre et la prit et la lut au roi Daoul'makân devant tous les assistants, et dit : «O roi, tu vois maintenant pourquoi la vue de cet ascète maudit m'inspirait tant de répulsion !» Et le roi Daoul'makân, tout en pleurant, s'écria : «Par Allah ! je prendrai bientôt cette vieille et, de ma propre main, je la pendrai par les cheveux et je la clouerai vivante sur la porte principale de Constantinia !» Après quoi Daoul'makân fit faire des funérailles considérables à son frère Scharkân, et suivit le convoi en pleurant toutes les larmes de ses yeux et le fit enterrer au pied d'une colline, sous un grand dôme d'albâtre et d'or. Puis, durant de longs jours, il continua à pleurer tellement qu'il devint l'ombre de lui-même. Alors le vizir Dandân, réprimant sa propre douleur, vint le trouver et lui dit : «O roi, mets enfin un baume à ta douleur et essuie tes yeux. Ne sais-tu que ton frère est en ce moment entre les mains du Juste Rémunérateur ? Et, d'ailleurs, à quoi te sert tout ce deuil pour de l'irréparable, alors que toute chose est écrite pour arriver à son temps ! Lève-toi donc, ô roi, et reprends tes armes et songeons à pousser avec vigueur le siège de cette capitale des mécréants : ce serait le meilleur moyen de nous venger complètement !» Or, pendant que le vizir Dandân encourageait de la sorte le roi Daoul'makân, un courrier arriva de Bagdad porteur d'une lettre de Nôzhatou à son frère Daoul'makân. Et cette lettre contenait ceci en substance : «Je t'annonce, ô mon frère, la bonne nouvelle ! «Ton épouse, la jeune esclave que tu as rendue enceinte, vient d'accoucher, en santé, d'un enfant mâle aussi lumineux qu'une lune au mois de Ramadân. Et j'ai cru bon d'appeler cet enfant Kanmakân. «Or, les savants et les astronomes prédisent que cet enfant accomplira des choses mémorables, tant sa naissance a été accompagnée de prodiges et de merveilles. «Je n'ai pas manqué, à cette occasion, de faire faire des prières et des vœux dans toutes les mosquées pour toi, pour l'enfant et pour ton triomphe sur les ennemis. «Je t'annonce également que nous sommes tous ici en parfaite santé, et notamment ton ami, le chauffeur du hammam, qui est à la limite de l'épanouissement et de la paix, et qui souhaite ardemment, ainsi que nous, avoir de tes nouvelles. «Ici, cette année, les pluies ont été abondantes, et les récoltes s'annoncent excellentes. Et que la paix et la sécurité soient sur toi et autour de toi !» (à suivre...)