"Paysannerie" Le monde de l?agriculture sera cerné avec précision pour mieux s?insérer dans l?économie nationale. Un million vintg-trois mille exploitants agricoles ont été destinataires de questionnaires dans le cadre du recensement général de l?agriculture dont les résultats ont été présentés lundi à l?hôtel El-Aurassi. Le ministère de l?Agriculture a, en effet, organisé un atelier national de restitution des résultats du recensement général de l?agriculture, fortement soutenue par la FAO. C?est ce qu?a indiqué à Infosoir, Ahmed Ali, responsable au ministère de l?Agriculture, et l?un des organisateurs de la rencontre qui précise que le coup d?envoi du recensement a été donné en 2001. Le même responsable a préféré ne pas donner davantage de détails sur l?opération préférant sans doute réserver la primeur aux participants à cette rencontre. Le dernier recensement remonte à 1973, mais beaucoup de données ont évolué depuis dans le domaine agricole, ce qui a rendu nécessaire la conduite de cette opération pour laquelle ont été mobilisés de nombreux fonctionnaires et étudiants. Il est également signalé que la FAO recommande le recours à un recensement pour chaque décennie bien que l?opération initiée par le ministère de l?Agriculture concerne seulement l?état des ressources humaines sans toucher, de près ou de loin, les agrégats liés à la production, selon les mêmes sources. Le recensement prend compte aussi les modalités d?occupation des espaces agricoles par les agriculteurs que ce soit dans les exploitations individuelles et collectives ou encore le domaine privé. Le recensement contient aussi des informations sur la typologie des exploitations agricoles alors que toutes ces données serviront de base à « une stratégie de développement intégré des statistiques agricoles à moyen terme », selon le ministère de l?Agriculture. Il est intolérable que les enfants d?exploitants installés sur de riches terres puissent se trouver dans l?obligation de vendre des galettes sur le bord des autoroutes. Il n?est également un secret pour personne que les agriculteurs ont toujours été et demeurent, pour certains d?entre eux, dans l?attente de subventions de l?Etat pour optimiser leurs profits. Il faut aussi relever la pression qui pèse sur les exploitants de la part de riches personnalités qui ne cessent de proposer des désistements sur les terrains agricoles contre de fortes sommes d?argent. Tout ce flou entretenu autour de l?agriculture n?a pu être épargné par les gouvernements successifs de l?Algérie qui ont pourtant promis de promulguer une loi sur le foncier agricole qui aurait dû fixer définitivement le statut de la terre. Néanmoins, le Recensement général de l?agriculture (RGA) permet d?aborder pour la première fois la délicate question de la paysannerie et sortir des sentiers battus et de la tradition faisant des bilans trimestriels du secteur l?événement-phare sans pouvoir saisir toute la signification des informations fournies. Il est à rappeler que l?agriculture algérienne est aussi sur le point d?opérer sa mue afin de se préparer à l?adhésion à l?OMC bien que le problème des subventions ne soit pas si crucial pour le cas algérien comme c?est le cas pour les pays occidentaux. Enfin, de nombreuses institutions comme le Ceneap (Centre d?études national en population) et le Cread (Centre de recherche en économie appliquée de développement) ont participé à cette journée. Recensement des espèces végétales et animales Alors que le nombre de personnes exerçant dans le secteur agricole a été arrêté à 1 023 000, le nombre d?espèces de la faune et de la flore algériennes demeurent des plus incertains. Pire, il risque de voir certaines disparaître et de façon irréversible. En effet, en l?absence de cadastre forestier et du non-respect des listes établies des espèces végétales et animales devant être protégées dont l?exemple le plus éloquent est l?outarde, cette espèce aviaire qui, bien que protégée par des lois, est victime de chasse illicite.