Résumé de la 100e partie n La première phase du plan est achevé. Les guerriers chrétiens se rapprochent de Scharkân et de Daoul'makân et leur proposent de s'isoler pour leur divulguer des informations d'une extrême importance. A ces paroles, Daoul'makân et Scharkân emmenèrent les marchands, et les conduisirent sous une tente retirée, complètement à l'abri des oreilles indiscrètes. Alors les marchands... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. Quand vint la nuit, elle dit : Il m'est parvenu, ô roi fortuné, que les marchands racontèrent alors aux deux frères l'histoire fabriquée et enseignée par la vieille Mère-des-Calamités. Et les deux frères furent émus extrêmement en entendant le récit des souffrances du saint ascète et sa délivrance du souterrain du monastère. Et ils demandèrent aux marchands : «Mais où est-il maintenant, le saint ascète ? L'avez-vous laissé ensuite au monastère ?» Ils répondirent : «Lorsque nous eûmes tué le moine gardien du monastère, nous nous hâtâmes d'enfermer le saint dans une caisse, que nous chargeâmes sur un de nos mulets, et nous nous enfuîmes au plus vite. Et nous allons maintenant l'amener entre vos mains. Mais, avant de nous enfuir du monastère, nous pûmes constater qu'il renfermait des quintaux et des quintaux d'or, d'argent et de pierreries et joyaux de toutes sortes, dont va d'ailleurs vous mieux parler le saint ascète, dans quelques instants.» Et ces marchands se hâtèrent d'aller décharger le mulet, et ouvrirent la caisse et amenèrent le saint ascète devant les deux frères. Et il apparut aussi noir qu'une gousse de cassier, tant il avait maigri et s'était ratatiné ; et il portait sur sa peau les cicatrices laissées par les coups de fouet et que l'on aurait cru des traces de chaînes enfoncées dans les chairs. A sa vue (c'était, en réalité, la vieille Mère-des-Calamités !) les deux frères furent convaincus qu'ils avaient devant eux le plus saint des ascètes, surtout lorsqu'ils virent que le front de l'ascète était brillant comme le soleil grâce à l'onguent mystérieux dont la perfide vieille s'était oint la peau. Et ils s'avancèrent vers elle et lui baisèrent les mains et les pieds avec ferveur en lui demandant sa bénédiction, les larmes aux yeux, et se mirent même à sangloter tant ils étaient touchés des souffrances subies par celle qu'ils croyaient être un saint ascète. Alors elle leur fit signe de se relever et leur dit : «Cessez maintenant de pleurer et écoutez mes paroles !» Alors les deux frères obéirent tout de suite, et elle leur dit : «Sachez que, pour moi, je me soumets passivement à la volonté de mon Souverain Maître, car je sais que les fléaux qu'Il m'envoie sont seulement pour éprouver ma patience et mon humilité. Qu'Il soit béni et glorifié ! Car celui qui ne sait pas supporter les épreuves du Très-Bon ne parviendra jamais à goûter les délices du paradis. Et si maintenant je suis heureux de ma délivrance, ce n'est point à cause de la fin de mes souffrances, mais à cause de ma venue au milieu de nos frères musulmans et de mon espoir de mourir sous le pas des chevaux des guerriers luttant pour la cause de l'islam ! Car les Croyants qui sont tués dans la guerre sainte ne meurent pas, leur âme est immortelle !» (à suivre...)