C'est une France en quête de rachat qui débutera ce soir sa Coupe du monde face à la Suisse, l'un des principaux favoris à la qualification dans le Groupe G. Devant les 53 000 spectateurs du Gottlieb-Daimler-Stadion de Stuttgart, c'est peut-être l'hégémonie du groupe qui se jouera. Au jeu du sélectionneur le plus surprenant, le Français Raymond Domenech l'a emporté haut la main. En convoquant les néophytes Pascal Chimbonda et Franck Ribéry, l'entraîneur tricolore a récompensé l'excellente saison réalisée par ces deux joueurs. De son côté, le Suisse Koebi Kuhn s'est privé de l'expérience du meneur de jeu Hakan Yakin, blessé la majeure partie de la saison. Il a préféré faire confiance à la fougue du milieu du FC Bâle, David Degen. Autre surprise, la présence des jeunes (19 ans) et inexpérimentés (une sélection) Johan Djourou et Blerim Dzemaili. Pour le reste, les deux tacticiens miseront sur des éléments expérimentés. La France et la Suisse se sont déjà rencontrées à 35 reprises (dont quatre fois lors dès trois dernières années) : les Bleus ont un bilan légèrement favorable, avec 15 victoires pour 12 défaites et 8 nuls. De ces deux équipes, la France est sans conteste celle qui peut se targuer d'avoir les meilleurs résultats en Coupe du monde de la Fifa. Vainqueurs à domicile en 1998, les Bleus ont également atteint à trois reprises les demi-finales (58, 82 et 86) en 11 participations. Mais en sept présences, la Nati compte également un bilan plus qu'honorable avec trois quarts de finale (34, 38 et 54). Les Helvètes ont, jusqu'alors, toujours encaissé au moins un but lors de leurs 22 matches de Coupe du monde de la Fifa. Le duel à suivre : Henry-Frei, explication offensive l Même si cela reste théorique, les deux équipes auront sans doute besoin de faire la différence sur un adversaire direct à la qualification. Dès lors, le rôle des attaquants sera primordial. Thierry Henry, finaliste de la Ligue des champions et auteur d'une saison exemplaire avec Arsenal (27 buts, meilleur buteur), sera l'atout maître des Français, même si ses performances en Bleu n'ont pas toujours été aussi efficaces qu'avec les Gunners. Tout le contraire d'Alexander Frei. L'avant-centre du Stade rennais a souvent été l'homme providentiel de la Nati, mais sa saison en club a été très entachée par les blessures. Toujours très motivé avec l'équipe nationale, Frei a récemment déclaré : «Je ne vais pas en Allemagne pour jouer mais pour gagner !»