Réaction n Le ministère de la Justice a ouvert une enquête en vue de dévoiler les parties responsables de divulgation d'informations à la presse. La déontologie des métiers d'avocat et de juge est ainsi mise en cause. La remise du dossier par la chambre d'accusation à la défense pour information a «transformé ce dossier secret en dossier public et facilité la divulgation de noms des personnes accusées ou auditionnées dans cette affaire à la presse», a estimé, jeudi, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux, dans une déclaration à la presse en marge de la session plénière consacrée aux questions orales à l'APN. Les mis en cause pourraient figurer parmi les juges d'instruction chargés de traiter l'affaire ou les 50 avocats composant la défense. M. Belaïz a relevé la nécessité de s'éloigner de «la surenchère à l'égard des personnes accusées dans le souci de préserver leur sensibilité et leur dignité ainsi que leur réputation et celle de leur famille», soulignant la nécessité, pour le juge, de préserver «le secret de l'instruction». En réponse à une question sur le sort des détenus à titre préventif dans cette affaire, le ministre a affirmé que la détention préventive dans ce cas «n'est pas une détention arbitraire» et que sa durée «prendra fin quand les jugements définitifs de culpabilité ou d'innocence seront prononcés à l'encontre de ces personnes». Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a, pour sa part, affirmé que «dix cadres dirigeants de caisses de sécurité sociale impliqués ont été démis de leurs fonctions», précisant que ces décisions entrent dans le cadre des mesures administratives prises par son département «en attendant que la Justice se prononce sur cette affaire». Une instruction a été donnée par le ministre du Travail à toutes les structures du ministère en vue d'engager toute mesure juridique à l'encontre de toute personne ayant causé un préjudice aux caisses de sécurité sociale, a-t-il rappelé. Ces mesures visent le recouvrement des fonds des établissements de la sécurité sociale déposés auprès de la banque Khalifa et ce, conformément à la loi, dans la mesure où l'affaire est toujours entre les mains de la justice. L'affaire en question a secoué les équilibres financiers de plusieurs caisses de sécurité sociale, a-t-il reconnu, et d'ajouter que les réponses à toutes les questions inhérentes à l'affaire et au recouvrement des fonds déposés auprès de l'ex-Khalifa-Bank seront connues à l'issue de l'enquête judiciaire en cours et la décision de la justice». La visite prochaine du président de la République les 11 et 12 juillet prochain à Londres, pourrait apporter «du nouveau dans cette affaire», sachant que des sources du ministère des Affaires étrangères ont indiqué, il y a quelques jours, que l'extradition du premier responsable dans l'affaire Khalifa serait «l'une des questions prioritaires dans l'agenda du président et que l'Algérie tentera d'obtenir l'accord de Londres».