Griefs n De l'avis d'un certain nombre d'opérateurs économiques nationaux, l'entrée en vigueur de l'accord n'a pas du tout contribué à améliorer la situation économique de notre pays. De même, ils estiment que les «retombées positives de l'accord» sont loin d'être une réalité sur le terrain. Il devient de plus en plus clair, selon eux, que les négociations ont été mal menées au départ. «Un bon accord est un accord équitable du point de vue économique, ce qui n'est pas le cas de l'accord d'association signé avec l'Union européenne qui est vraiment en défaveur de l'Algérie», a indiqué,avant-hier, dimanche, M. Rebrab, patron de Cevital, lors d'une rencontre débat organisée par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie et la Fondation Friedrich-Nauman. Pour lui, la révision de l'accord est plus que nécessaire de sorte «à nous mettre sur un pied d'égalité avec les opérateurs européens». Cet avis est partagé par M. Hamiani, vice-président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) pour qui les difficultés rencontrées par les opérateurs économiques algériens pour placer leurs produits sur les marchés européens sont souvent insurmontables. Sur ce registre, les opérateurs nationaux dénoncent le fait que les produits algériens destinés à l'exportation vers les pays de l'Union européenne soient soumis à «mille et un contrôles», ce qui n'est pas le cas des produits européens destinés au marché national. Ils s'élèvent également contre le «deux poids, deux mesures» contenu dans l'accord d'association en ce qui concerne les taxes imposées aux exportateurs. «Les Européens ont la possibilité d'exporter certains produits vers notre pays sans payer aucune taxe, alors que nous, nous sommes obligés de payer plusieurs taxes pour pouvoir exporter ces mêmes produits vers les pays de l'Union européenne», indiquent-ils, rappelant que les Européens font tout simplement dans le «dumping et le protectionnisme» et s'adonnent à la «concurrence déloyale». C'est pourquoi une dizaine de requêtes ont été adressées récemment au Comité national chargé du suivi de l'application de la zone de libre-échange pour demander la suppression, entre autres, du contingent de 1 500 tonnes/an de sucre accordé à l'Union européenne et exonéré des taxes douanières à son entrée sur le marché national. «Or, tout le monde sait que la production européenne de sucre est subventionnée, ce qui constitue une concurrence déloyale pure et simple», selon les producteurs nationaux de sucre.