Calculs Il apparaît clairement à présent que la politique française en matière de coopération avec le Maroc ne souffre aucune ambiguïté. Le président français, Jacques Chirac, l?a affirmé encore une fois, à l?occasion de son voyage au royaume marocain, en déclarant que la France soutient la position du Maroc sur le Sahara occidental et qu'elle la soutiendra à nouveau au Conseil de sécurité des Nations unies, fin octobre. Interrogé, au cours d'une rencontre avec la presse au premier jour de sa visite d'Etat au Maroc, sur le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie, Jacques Chirac a fait valoir que la position de la France n'était «pas agressive à l'égard de personne». «La France soutient le Maroc», a-t-il dit, «pour beaucoup de raisons». «Nous avons soutenu le Maroc» au Conseil de sécurité de l'ONU lors de l'adoption, en juillet, de la résolution 1495 sur le Sahara occidental qui, a souligné Jacques Chirac, prévoit qu?«aucune solution ne peut être prise contre le gré de l'une ou l'autre des parties». «A la prochaine réunion du Conseil de sécurité, la France soutiendra encore la position du Maroc», a-t-il ajouté en affirmant l'avoir dit «très franchement» au président Abdelaziz Bouteflika. Il a assuré qu'il s'en était entretenu «à maintes reprises» avec lui et, à nouveau, lors de leur dernière rencontre à Paris, le 3 octobre. Jacques Chirac a, toutefois, nuancé que la France entretient avec l'Algérie «des relations extrêmement fortes, chaleureuses et amicales». En émettant le souhait que les discussions se poursuivent «dans un esprit d'ouverture, de compréhension et de coopération» avec le négociateur des Nations unies, l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, Jacques Chirac n?a pas caché son intention de contrecarrer le plan Baker et de former un pôle d?opposition contre les Etats-Unis au sein du Conseil de sécurité de l?Onu. Le dossier sahraoui risque ainsi d?être otage des intérêts des uns et des autres, puisque la solution réside dans la nécessité d?un vote à l?unanimité par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Le président français est certain de posséder entre les mains une autre arme contre les Etats-Unis.