Au cours de ses séances, Eusapia Palladino discute avec les esprits, elle soulève, au moyen de sa volonté, des objets, les faisant voler en l'air, elle les fait aussi apparaître sous forme d'ectoplasmes, forme visible de cette énergie spirituelle qu'elle recèle. Elle subit aussi des dématérialisations, complètes ou partielles. Ainsi, au cours d'une séance, Aksakof, conseiller du tsar de Russie, note que le bas du corps du médium manque. Sa jupe traîne sur la chaise, mais les jambes ont disparu, le vêtement étant vide. Avant d'entrer en transes, la jeune femme annonce qu'elle a l'impression d'étouffer, que sa gorge brûle. Son pouls s'accélère, s'élevant de 88 à 120 pulsations, ses yeux brillent ou se mouillent, elle se contracte. On doit lui tenir les mains, lui toucher les genoux et on maintient avec la semelle de ses chaussures ses pieds, tout cela, pour obtenir le «contact» et permettre au phénomène de se manifester. Dès que les phénomènes se sont produits, elle retrouve son état normal. Voici le portrait qu'un témoin de l'époque fait d'elle, en 1892 : «Je m'attendais à voir une femme grande, maigre, au regard fixe, perçant, aux mains osseuses, aux gestes saccadés, mus par des nerfs sans cesse tressautant sous une tension perpétuelle, je trouvais une femme dans la quarantaine, plutôt grassouillette, tranquille, à la chair moelleuse, aux gestes simples, un peu raccourcis, en tout l'air d'une bonne bourgeoise. Deux choses cependant retiennent l'attention : ses yeux chargés de feux bizarres, crépitant dans le fond de l'orbite, une bouche aux étranges contours qui, on ne sait si elle sourit, souffre ou dédaigne.»