Résumé de la 3e partie : Sidi Fredj a établi sa retraite dans une crique de la presqu'île qui porte son nom. Plus les années passent plus la notoriété du saint grandit. Désormais on vient de toute la région du Sahel le consulter, les montagnards comme les citadins et plus d'un l'a invité à s'installer dans la ville où il pourrait tenir une école ; Mais le saint homme refuse : il a choisi le lieu de sa résidence et il ne le changera pas. Sa khaloua dans une crique est préférable à la plus spacieuse, à la plus riche des maisons ! Rien ne valait ces moments où, après avoir effectué la prière de l'aube, il s'asseyait au seuil de sa demeure de pierre et contemplait le jour qui se levait. Le ciel prenait les couleurs les plus douces, la mer, comme réveillée de son sommeil, commençait à bruire, mais si doucement qu'on dirait un murmure. Sidi Fredj louait alors le Souverain créateur pour tant de beauté et de douceur... La nuit, au coucher du soleil, c'est un autre spectacle qui lui est offert : couleurs vives que l'astre imprime à l'horizon, et c'est là encore une occasion de louer l'Unique... Eté comme hiver, dans le calme comme dans la tempête, c'est toujours un bonheur d'entendre le bruit des vagues, de regarder la mer, calme ou déchaînée, de se laisser bercer par les vagues qui, inlassablement, vont et viennent.... Et la voix de l'homme, brindille perdue dans tant d'immensité, écrasé par tant de magnificence retentit : «Gloire à Toi, Seigneur, Créateur de l'Univers ! Je suis ton humble esclave et je ne cesse de louer ta puissance ! La mer, le ciel, les rochers, les arbres, tout ce que dans ta bonté infinie tu as créé, jusqu'au poisson dans l'eau, jusqu'au grain de sable, chantent ta gloire». Seul le désert où il a vécu de longues années lui donnait cette sensation de sérénité... Les espaces sont plus grands, la lumière plus vive, mais c'est la même sensation de paix, de communion avec cette nature qui révèle à l'homme qui sait interpréter ses signes la grandeur de Dieu. Plus d'une fois, un berger poursuivant un mouton égaré parmi les rochers, à la recherche de quelque rare herbe l'a surpris, immobile, les yeux perdus. — C'est Sidi Fredj, murmure-t-il Il récupère sa bête et, sur la pointe des pieds, se retire... C'est ce que font aussi les visiteurs qui viennent le consulter. Dans leur rudesse, les gens de la montagne ont compris qu'il ne fallait pas déranger la méditation, interrompre l'invocation... Ils attendent que le saint homme revienne à lui et les aperçoit. Il se lève alors et va vers eux. «Que le salut de Dieu soit sur vous .» Il les invite à s'asseoir à ses côtés et il prête une oreille attentive à leurs préoccupations, répondant à leurs interrogations, résolvant leurs problèmes, donnant les conseils qu'ils sont venus chercher. Il en a ainsi ramené plus d'un sur la voie de Dieu, il a résolu plus d'un conflit, répandu la parole et les préceptes de Dieu. A suivre