Suthul est le nom d'une ancienne localité de Numidie près de laquelle Jugurtha, en 109 avant Jésus-Christ, a vaincu le général romain Postinius. Suthul, d'après Salluste, qui relate cet épisode de la guerre de Jugurtha, était une ville fortifiée où Jugurtha (et sans doute, avant lui, d'autres rois berbères) gardait son trésor. Le général romain avait essayé de s'en emparer mais, surpris par les pluies hivernales, il s'était embourbé dans la plaine et avait dû se retirer. Un autre historien, Paul Orose, contemporain de saint Augustin, écrit que Suthul se trouvait près de Calama, d'où la confusion, parfois, entre les deux villes. Mais il semble que Suthul était une autre cité, située non loin de Guelma (voir Guelma). Si on a pu donner une origine punique au nom de Guelma, celui de Suthul est berbère. Il provient d'une racine berbère, encore vivante, TL, qui a fourni, entre autres, le verbe ttel, qui signifie «envelopper» et, en touareg, le sens figuré de «se jeter», en parlant d'un cours d'eau qui se jette dans une vallée, dans la mer, etc. La forme verbale dérivée en s-, est attestée dans plusieurs dialectes : sutel (touareg), ssutel avec le sens «d'envelopper, d'entourer» ainsi que la forme en m-, mmuttel (être enroulé en chleuh). Deux toponymes de l'Algérie antique proviennent de ces formes : Suthul (avec le sens de «déversoir de la Seybouse») et Muthul, actuel Oued Mellegue (en arabe oued m'alleg, «oued suspendu»). Dans la toponymie moderne, on rencontre plusieurs noms de lieux au Hoggar : Utul, Amatul et, en Tunisie, Methel.