Résumé de la 93e partie n Avant de se rendre à la réception de l'ambassadeur, Pat et sa voisine Lila Thatcher prennent un verre. Médium, cette dernière l'a reconnue. Pat désigna d'un geste l'endroit où l'on avait trouvé leurs corps. «... Si tout cela n'était pas arrivé. J'ai besoin de relier l'enfant que j'étais à l'adulte que je suis. J'ai laissé une partie de moi-même ici. J'ai tellement d'idées préconçues — ma mère était un ange, mon père un démon. Veronica insinuait que mon père avait détruit la carrière musicale de ma mère avant de détruire sa vie. Mais qu'en est-il de lui ? Elle a épousé un homme politique pour ensuite refuser de partager sa vie. Etait-ce juste ? A quel point ai-je été un catalyseur de leur mésentente ? Veronica m'a raconté un jour que cette maison était trop petite. Lorsque ma mère voulait jouer, je me réveillais et je me mettais à pleurer. — Un catalyseur, dit Lila. C'est exactement ce que je crains pour vous. Vous déclenchez des choses qu'il vaudrait mieux laisser en paix.» Elle la regarda attentivement. «Vous semblez bien remise de vos blessures. — Ce fut très long. Lorsque je suis sortie du coma, il a fallu tout me réapprendre. Je ne comprenais plus aucun mot. Je ne savais plus me servir d'une fourchette. J'ai gardé un appareil orthopédique à la jambe gauche jusqu'à l'âge de sept ans.» Lila constata qu'elle avait très chaud. A peine un moment auparavant, elle avait eu froid. Elle ne voulut pas approfondir la raison de ce changement. Elle savait seulement que le scénario tragique qui s'était joué dans cette pièce n'était pas achevé. Elle se leva. «Nous ferions mieux de ne pas faire attendre l'ambassadeur», fit-elle avec entrain. Elle retrouvait sur le visage de Pat les pommettes et la bouche sensible de Renée, les yeux écartés et les cheveux auburn de Dean. «Bien, Lila, vous m'avez examinée suffisamment longtemps, dit Pat. A qui est-ce que je ressemble ? — Aux deux à la fois, dit franchement Lila. Mais je crois que vous tenez davantage de votre père. — Pas dans tous les domaines, pour l'amour du ciel !» La tentative que fit Pat pour sourire manqua désespérément son effet. Dissimulé par les ombres des arbres et des arbustes, Arthur surveilla Pat et Lila à travers la double porte qui s'ouvrait sur la cour. Voir la maison éclairée, la voiture dans l'allée l'avait terriblement désappointé. Il ne pourrait peut-être pas reprendre la poupée ce soir. Et il voulait à tout prix que Glory l'eût pour Noël. Il chercha à entendre ce que disaient les deux femmes, mais ne put saisir qu'un mot de temps en temps. Elles étaient toutes les deux sur leur trente et un. S'apprêtaient-elles à sortir ? Il allait attendre. Il examina avec avidité le visage de Patricia Traymore. Elle était très grave, l'air préoccupé. Avait-elle commencé à tenir compte de ses avertissements ? Il l'espérait pour elle. A suivre