Résumé de la 91e partie n C'est la veille de Noël. Chaque année, un homme politique à la retraite, installé dans le quartier, organise une réception à laquelle tous ses voisins sont conviés. Lila Thatcher demande à Pat de l'y accompagner. Pat rentra chez elle vers 15h 30, impatiente de pouvoir s'allonger et dormir pendant une heure. Comme toujours, rester debout et se hausser sur la pointe des pieds pour accrocher les tableaux la veille au soir lui avaient demandé un effort qu'elle ressentait maintenant dans sa jambe. Une douleur sourde et persistante n'avait cessé de la tenailler pendant tout le trajet du retour depuis Richmond. Mais elle était à peine entrée dans la maison que le téléphone sonna. C'était Lila Thatcher. «Je suis bien contente de vous joindre, Pat. Je vous ai attendue. Etes-vous libre ce soir ? — A vrai dire...» Prise au dépourvu, Pat ne put trouver aucune excuse valable. On ne ment pas aisément à un médium, pensa-t-elle. Lila l'interrompit. «Ne me dites pas que vous êtes occupée. L'ambassadeur donne son habituel réveillon de Noël et je lui ai téléphoné que je vous amènerais. Après tout, vous êtes l'une de ses voisines à présent. Vous lui ferez très plaisir.» L'ex-ambassadeur octogénaire était peut-être, pour sa génération, la personnalité politique la plus éminente du district. La plupart des grands hommes d'Etat en visite à Washington ne manquaient jamais de lui rendre visite. «Je serai enchantée de vous accompagner, dit Pat avec chaleur. Merci d'avoir pensé à moi.» Après avoir raccroché, Pat monta dans sa chambre. L'assistance chez l'ambassadeur serait très élégante. Elle choisit un tailleur en velours noir avec des revers bordés de zibeline. Elle avait encore le temps de se délasser dans un bain chaud pendant quinze minutes et de faire un somme. En se laissant glisser dans son bain, Pat remarqua qu'un coin du papier mural beige délavé se décollait. Un bout de bleu lavande apparaissait en dessous. Levant la main, elle enleva un grand morceau de la première couche de papier. C'étaient les teintes dont elle se souvenait — ce bleu et ce violet ravissants. Et le lit était recouvert d'une courtepointe surpiquée en satin ivoire, et nous avions une moquette bleue sur le plancher. Sans y prêter attention, elle se sécha et enfila une ample tunique en tissu éponge. La chambre était fraîche, déjà envahie par les ombres de la tombée du jour. A titre de précaution, elle régla le réveille-matin sur 16h 30 avant de glisser dans le sommeil. Les cris de colère..., les couvertures rabattues sur sa tête..., un grand bruit..., un autre grand bruit..., ses pieds nus silencieux dans l'escalier. La sonnerie insistante la réveilla. Elle se frotta le front, s'efforçant de retrouver le rêve indistinct. Le papier mural avait-il éveillé quelque chose dans son esprit ? Oh Seigneur, si seulement elle n'avait pas remonté la sonnerie ! Mais ça revient, se dit-elle. La vérité se rapproche davantage à chaque fois... A suivre