Palmarès n Il était considéré comme le pionnier du courant rénovateur de la chanson chaâbie. Né le 6 janvier 1936 à El-Madania, quartier populaire d'Alger, El-Hachemi Guerrouabi a grandi à Belouizdad (ex-Belcourt). Outre la musique, le baroudeur occupait son temps au football. Excellent ailier droit, il a joué sa dernière saison footballistique en 1951-1952, sous les couleurs de la Redoute Club. Vers 1952-1953, il commença à s'intéresser réellement à la musique et tout particulièrement à El-Anka, M'rizek, H'ssissen, Zerbout et autres Laâchab. Vite découvert par ses pairs, il rejoint l'orchestre de Hadj M'hamed El-Anka, où il participait activement. Plus tard, en 1954, il s'est fait connaître en chantant à l'opéra d'Alger avant de jouer dans des pièces théâtrales et des opérettes dont Dahmane la chaire et Haroun Errachid. ? l'indépendance de l'Algérie en 1962, il rencontre Mahboub Bati avec lequel il enrichit ses connaissances, se perfectionne et enregistre des chansonnettes. Face à l'invasion des chansons occidentales et égyptiennes, il fallait trouver une place pour le chaâbi auprès des jeunes. Guerrouabi introduit des changements sur le genre et, avec EI barah, il aura beaucoup d'impact. Dans ce courant rénovateur auquel s'opposeront les conservateurs, on trouvera aussi El-Ankis et bien entendu le compositeur Mahboub Bati. Ainsi, Guerrouabi se considérait comme le pionnier du courant rénovateur de la chanson chaâbie en y introduisant de nouveaux instruments et un nouveau répertoire. Son succès, il le doit d'ailleurs à cette inspiration et sensibilité moderne. Son prestige découle du fait qu'il a su apporter sa touche personnelle et broder une variante singulière sur l'étoffe commune qu'est le chaâbi. Il n'a jamais cessé en fait, même pendant les moments difficiles de sa carrière, d'être à la hauteur de sa réputation, qui a largement dépassé les frontières nationales. Toutefois, Guerrouabi excellait dans l'qçid. El-harraz et Youm EI Djemaâ ont la préférence de l'artiste qui excelle également dans le m'dih et les nabawiyate. Il a, à son actif, des centaines de compositions, dont des adaptations de poèmes des XVIIe et XVllle siècles. Il effectue un pèlerinage à La Mecque en 1987. Plus tard, il encourage son fils Mustapha à le suivre sur le même chemin et chante en duo avec lui en 1990. Plus tard, Guerrouabi, qui a, à son actif, de nombreux concerts et récitals, enregistre un CD sorti chez Sonodisc, en France, Le chaâbi des maîtres. Cithare, piano, tablas, violons, banjos et guitare constituent l'instrumentation d'un répertoire classique revitalisé et toujours distillé en arabe dialectal et avec une diction et une sonorité extraordinaires.