Quelques heures seulement après le vote de la résolution, l'armée israélienne est entrée en force ce samedi matin dans le Sud du Liban. Se pose donc la question : quelle chance pour l'application de la résolution onusienne ? Auparavant, le Liban a exprimé des doutes sur les chances que la résolution adoptée vendredi soir par le Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu aboutisse à la fin de la guerre qui ravage son territoire depuis un mois. Le ministre des Affaires étrangères libanais par intérim, Tarek Mitri, a adressé des critiques acerbes à Israël lors de son discours devant le Conseil après l'adoption à l'unanimité de la résolution. «Depuis un mois, sous les yeux de la communauté internationale, Israël assiège et ravage le Liban, causant un désastre humanitaire et environnemental», a-t-il dit. De son côté, le chef de la majorité parlementaire libanaise, Saâd Hariri, a affirmé que le Liban «ne cédera sur aucun des sept points» de son plan global de règlement du conflit. Contrairement à ces craintes, la presse libanaise s'est félicitée, ce samedi, de la résolution adoptée à l'ONU, la considérant comme un succès pour le Liban qui pose les bases d'un règlement global du conflit entre Israël et le Hezbollah. Les journaux sont toutefois tous parus avant l'annonce du déclenchement d'une offensive terrestre israélienne de grande envergure. «Le Liban gagne la bataille au Conseil de sécurité : retrait complet», titre le quotidien Al-Liwaâ, en évoquant les efforts déployés par Beyrouth pour que le texte appelle, dans sa version finale, à un retrait complet des troupes israéliennes du Liban. Côté israélien, c'est le ravissement total. Le numéro deux du gouvernement israélien, Shimon Peres, a affirmé, ce samedi, que son pays avait obtenu satisfaction sur presque toute la ligne après le vote d'une résolution des Nations unies sur un cessez-le-feu au Liban. «Ce que nous pouvions obtenir aux Nations unies, nous l'avons obtenu», a affirmé M. Peres dans un entretien à la radio publique israélienne. «La résolution justifie l'attitude qu'Israël a adopté depuis le début en affirmant que c'est le Hezbollah qui a attaqué en premier. Elle exige la libération des deux soldats enlevés, elle a créé une zone démilitarisée avec 15 000 soldats libanais et jusqu'à 15 000 soldats de la Finul et d'autres soldats venant d'ailleurs», a expliqué M. Peres. «C'est sans précédent», a-t-il ajouté.