Magie n Les automobilistes ne manquent pas de ralentir pour se délecter du paysage édénique qui s'offre à eux. Certains vont même jusqu'à y faire une pause et prendre des photos. Quittant le bruit assourdissant de la ville et ses espaces hideux et bétonnés, le bus de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou roule lentement avec à son bord des étudiants, des enseignants et des écolos, vers la sortie est de la commune. Destination : le Parc national du Djurdjura et la forêt de Tikjda. A la sortie de Oued Aïssi apparaît le Taksebt, la plus importante infrastructure hydrique de la wilaya. Incrusté entre des bassins versants boisés de peupliers noirs, ce barrage offre aux visiteurs un paysage féerique. Des oliviers, des eucalyptus et quelques chênes lièges poussent tout autour du vaste bassin. Ces arbres sont une protection naturelle contre l'érosion du sol et par là même contre l'envasement du barrage. Mais pour renforcer davantage cette protection, on a planté des figuiers de barbarie. Les fruits de cette plante qui mûrissent à partir du mois d'août sont fortement appréciés par la population locale. «La particularité du barrage de Taksebt est qu'il connaît très peu d'envasement grâce à a protection naturelle de ses bassins versants», explique le professeur Derridj de l'université de Tizi Ouzou. Le passage sur le pont qui traverse ladite infrastructure hydrique est un véritable moment d'enchantement. D'ailleurs les automobilistes ne manquent pas d'y ralentir pour se délecter du paysage édénique qui s'offre à eux. Certains vont même jusqu'à y faire une halte et prendre des photos. Plus loin, des pilleurs de sable s'affairent sur le lit de l'oued Aïssi. Poursuivant leur route à travers les «chemins qui montent», les occupants du bus de l'université admirent les villages qui s'égrènent tels des chapelets qui ornent le majestueux Djurdjura. Malheureusement, à la sortie d'un virage, ils ne manquent pas d'être agressés par un amoncellement d'ordures. En outre, en l'absence de décharges contrôlées et de stations d'épuration, tous les déchets ménagers et les eaux usées des hameaux qui surplombent le Taksebt, sont charriés par la pluie vers la cuvette du barrage qui est devenue le réceptacle d'une importante charge polluée. En escaladant le Djurdjura les températures baissent progressivement. La canicule étouffante de la ville est loin derrière. Le chêne vert, qui pousse à partir de 1 000 m d'altitude, succède au chêne-liège. Sur la route de Tassaft (dans la commune d'Iboudrarène), apparaissent les premiers cèdres, un bel arbre qui couvre les hauteurs du Djurdjura lui donnant une couleur d'un vert très foncé. En contrebas de la route une décharge en feu enfume et pollue l'environnement.