Résumé de la 11e partie n Devenu riche, Al Capone achète une grande maison et fait venir auprès de lui, à Chicago, sa femme, son fils, sa mère, ses frères et ses sœurs. Si les bars clandestins et les maisons closes prospéraient tellement à Chicago, c'est parce que l'administration municipale, celle-là même qui était censée combattre le crime, était corrompue. Avec quelques milliers de dollars, on pouvait acheter le maire et ses adjoints, on pouvait tenir à distance la police des bars et des maisons closes ! Le maire de Chicago, Thompson, surnommé Big Bill, était particulièrement connu pour sa cupidité, les chefs de gangs allant, pour le garder, jusqu'à financer ses campagnes électorales. Al Capone fait comme les autres gangsters parvenus à opérer leur commerce clandestin dans la plus parfaite impunité en achetant, pendant plusieurs années, la complicité des administrateurs et de la police de la ville. Mais voilà que Big Bill Thompson est vaincu aux élections et que le maire qui lui succède, William E. Dever, s'affiche comme un incorruptible. «Je nettoierai Chicago du crime et des criminels !», promet-il à ses administrés. «Qu'allons-nous faire ? demande Torrio à Al Capone. — Partir, dit Capone sans hésiter. — Tu voudrais qu'on abandonne nos affaires ? — Non, je propose seulement qu'on les déplace dans la banlieue, à Cicero. Je me suis renseigné, il paraît que le maire et la police se laissent acheter facilement !» Torrio trouve la proposition intéressante. Sans tarder, avant que les places ne soient prises, Al Capone et Johnny Torrio déménagent leurs maisons closes et leurs bars clandestins à Cicero, en effet, plus corruptible que Chicago. Les deux hommes s'associent pour ouvrir des établissements. Cependant, peu après, Torrio, qui veut ramener sa mère en Italie, laisse à Al la gérance des boîtes créées. Le jeune gangster se retrouve ainsi à la tête du nouvel empire. Comme il ne peut pas être partout, il prend comme collaborateur son frère Salvatore (Frank), âgé alors de 29 ans. «Tu es un beau garçon, lui dit-il, tu fais très respectable, c'est pourquoi je te charge des relations avec l'administration... A toi de voir qui il faut acheter ! Commence par obtenir l'autorisation d'un nouvel établissement !» Un établissement honorable, mais qui va être détourné en maison close. Une maison qu'on baptisera Stockade et qui sera destinée à la classe ouvrière de la ville. Al, lui, s'occupe des paris ; comme une maison nouvellement ouverte, appelée Ship, le fait, il s'en empare. Il prend également les pistes de courses de Hawthorme. Ainsi, peu à peu, Al Capone s'empare de Cicero. L'administration, achetée par le gangster, ferme les yeux sur ses acquisitions. Seule la presse s'élèvera contre cette avancée du crime et dénoncera les opérations de corruption de Capone. «Si on ne l'arrête pas, il gouvernera bientôt la ville !» (à suivre...)