Désarroi n Les agriculteurs de la région ne savent pas à qui s'adresser pour les orienter et les aider à faire face à cette maladie qui touche leurs ovins. Le subdivisionnaire de cette daïra a tout simplement refusé de reconnaître l'existence de la maladie dans la région, nous informent des éleveurs, qui sont très en colère contre ce responsable. Contacté par nos soins, un chef de service de la direction de wilaya des services agricoles nous a confirmé l'apparition de la blue tongue dans la région de Aïn El-Hammam, mais en soulignant que la situation est loin d'être alarmante. «Nos subdivisions ont été instruites pour prendre les mesures nécessaires afin d'y faire face et orienter les concernés», affirme notre interlocuteur, qui ajoute que les services de la direction ont entamé, depuis une semaine, une campagne de désinfection prise en charge par le ministère de tutelle et qui consiste en le traitement des eaux stagnantes au niveau des oueds, le Sebaou notamment. Quant aux agriculteurs qui s'inquiètent pour leur cheptel, ils doivent, selon notre interlocuteur, se rapprocher des circuits de base composés du délégué communal et du subdivisionnaire. D'ailleurs, ajoute-t-il, «nos différents services ont été instruits à cet effet». En revanche, le subdivisionnaire de Aïn El-Hammam déclare qu' «Il n'y a aucune mesure prise. Il y a des cas signalés à Souamaâ, mais pas chez nous» Devant notre insistance à vouloir comprendre cette contradiction entre la direction qui confirme la maladie et la subdivision qui l'infirme, il nous lancera : «Je ne vais plus vous répondre.» Cela étant, les éleveurs de Aïn El-Hammam ne comptent pas se laisser faire et envisagent, entre autres, de saisir la direction des services agricoles. Pour rappel, dimanche dernier, le directeur des services vétérinaires au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural a annoncé à la presse la réapparition de la maladie dans certaines régions du pays et le lancement d'une campagne de lutte dans 43 wilayas. Notons enfin que la blue tongue, appelée «fièvre catarrhale du mouton», est une maladie virale infectieuse transmise par des moustiques. Lorsqu'il est piqué, le mouton, après une incubation de quelques jours, présente les premiers symptômes : forte fièvre, arrêt de se nourrir, dépérissement… Si l'animal n'est pas traité, la mort survient après une semaine à 10 jours. Mais le taux de mortalité est minime pour cette maladie et ne dépasserait pas les 1%. Cela dit, les agriculteurs doivent être scrupuleux en matière d'hygiène et éviter les endroits proches des eaux stagnantes ou usées. L'utilisation d'insecticides est fortement recommandé.