Fermeté n Face aux menaces séparatistes des Kurdes, les autorités irakiennes se veulent intransigeantes. Elles veulent un Irak uni et indivisible. Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a ordonné ce dimanche que le drapeau irakien soit hissé «sur chaque centimètre de terre irakienne tant que le Parlement n'aura pas pris de décision à ce sujet, conformément à la Constitution», après la décision du gouvernement régional kurde de ne déployer que les couleurs kurdes. Le gouvernement régional kurde avait ordonné, lundi, que le drapeau kurde flotte seul sur les bâtiments publics de la région automne du Kurdistan irakien, où il était parfois associé au drapeau irakien. «Dans les régions où le drapeau baassiste était arboré, nous ordonnons qu'il soit ôté et remplacé par le drapeau kurde», avait demandé le gouvernement régional. Le «drapeau baassiste» désigne péjorativement le drapeau irakien, du nom de l'ancien parti unique du régime du président déchu Saddam Hussein. Le drapeau irakien se compose de trois bandes horizontales rouge, blanche et noire, portant trois étoiles et l'inscription Allah Akbar en vert, couleur de l'islam. Le drapeau kurde possède, lui, des bandes horizontales rouge, blanche et verte, avec au centre un soleil rayonnant. L'administration du Kurdistan, auparavant divisée entre les deux factions rivales de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani et du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, a récemment été unifiée. Dans la province de Soulaimaniyah, bastion de Jalal Talabani, qui est aussi le président irakien, le drapeau irakien figurait parfois aux côtés du drapeau kurde sur les bâtiments officiels. Mais il n'avait pas droit de cité dans la province d'Erbil, fief de Massoud Barzani, devenu président de la région autonome du Kurdistan. «Ce drapeau (baassiste) date de 1963 et, depuis, ont été commis tous les massacres, les meurtres collectifs et les crimes», c'est pourquoi «il est impossible de hisser ce drapeau au Kurdistan car il reflète l'une des périodes les plus noires de l'histoire de l'Irak», avait déclaré en mars 2005 M. Barzani. En avril 2005, Jalal Talabani avait prêté serment en tant que président sur le drapeau irakien, mais il avait exprimé le souhait d'un changement d'emblème national. «Il y aura certainement un nouveau drapeau, car la bannière actuelle est celle de Saddam Hussein», avait-il dit peu après son élection. Les Irakiens s'étaient élevés contre le Conseil de gouvernement transitoire, mis en place à l'été 2003 par la coalition en Irak, pour avoir tenté d'imposer un nouvel étendard. Celui-ci comprenait deux bandes bleues, symbolisant le Tigre et l'Euphrate, séparées par une bande jaune, couleur emblématique des Kurdes, surmontées d'un rectangle blanc avec au milieu un croissant, symbole de l'islam. Il avait été considéré comme trop proche du drapeau israélien.