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Histoires vraies
Immortelle Sabrina (1re partie)
Publié dans Info Soir le 07 - 09 - 2006

Miss Sabrina est morte. C'est irréfutable. La jolie maison aux rideaux de cretonne et aux meubles cirés, les plantes vertes et les géraniums alanguis près des fenêtres à petits carreaux, le canapé Victoria, le grand tapis indien et le chat sur les coussins de soie du Cachemire ont du mal à prendre le deuil. Tout était si vivant, si harmonieux, si anglais, que la mort ne semblait pas devoir faire partie un jour du décor.
Miss Sabrina vivait, à quarante-cinq ans, une vie d'équilibre et de raison. Point trop d'amants, l'amour nuit à la santé. Point trop de gourmandises non plus. Un doigt de cherry de temps à autre suffisait au désordre nécessaire à une vie bien rangée. Ainsi se préservait la beauté pure et simple de Miss Sabrina, son teint translucide, à peine rosé, sa haute taille, sa chevelure d'une blondeur ensoleillée.
Toutes les Anglaises sont rousses, a dit un humoriste ; Miss Sabrina est blonde.
Et sur son lit de mort, en noyer du Sussex, cette chevelure étincelante est comme un défi par-delà la mort.
La famille veille ainsi qu'il était, jadis, convenable de le faire. Le frère de Miss Sabrina en a laissé le soin aux femmes, tantes et cousines, se réservant le salon, où il commence ce deuil avec l'ordonnateur des pompes funèbres. Un observateur discret aurait du mal à distinguer les deux gentlemen, en costume aussi sombre que la mine qu'ils arborent. Soames, le frère, hoche la tête en contemplant le portrait de sa sœur, jeune fille ravissante qu'aucun homme n'a su retenir.
«Elle était si belle, et d'une santé...
— Mes condoléances, monsieur Soames, c'était un accident stupide...»
Pléonasme. Tous les accidents étant par essence d'une stupidité évidente.
«Elle sortait pour sa promenade... qui eût cru...
— La vie est faite de tant de hasards...»
Autre évidence. Mais il fallait en effet un hasard redoutable pour qu'en ce jour de printemps, la charrette du laitier et son cheval emballé rencontrent la promenade de Miss Sabrina.
«Il est arrivé dans un bruit d'enfer, elle n'a pas eu le temps de traverser, de se jeter de côté, le soleil l'aveuglait... elle qui l'aimait tant...
— L'homme n'a pas freiné, bien entendu...
— Trop tard. Le cheval l'a renversée, la roue s'est arrêtée sur elle...
— Quel drame... Si vous vouliez bien m'indiquer votre choix, monsieur Soames ? Erable ? Chêne rouvre, ébène ? Nous avons là le meilleur choix... Si je peux me permettre, feu votre grand-oncle avait une préférence pour l'érable...»
Accroché au mur, figé pour l'éternité par la main d'un peintre local et conventionnel, le regard bleu de Miss Sabrina assiste au choix de son dernier repos.
Dans la chambre mortuaire, Miss Sabrina assiste également aux conversations à peine murmurées qui commentent sa disparition.
«C'est bien tôt pour mourir... Elle qui faisait tant attention, qui menait une vie saine...
— Quarante-cinq ans, ma chère, c'est la fleur de la vie d'une femme, elle ne se sera pas vue vieillir...
— Elle adorait la vie, la lumière.
— N'a-t-elle pas été fiancée à ce cher Edouard ?
— On le disait, avant qu'il ne parte aux Indes...
— Prendrez-vous du thé, cousine ?
— Dieu vous bénisse, je ne dis pas non. Le chagrin est une chose...» (à suivre...)


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