Réaction n La Maison-Blanche a démenti, hier, mardi, que le président des Etats-Unis avait établi un lien direct entre Saddam et Al-Qaîda, avant mars 2003 et l'invasion américaine. Pourtant, l'administration Bush a persisté, dimanche dernier, en affirmant que le régime de l'ancien président Saddam et le réseau terroriste Al-Qaîda «entretenaient des relations, même si rien n'indique que l'Irak se soit directement mêlé des attentats du 11,septembre». Deux jours plus tard, le porte-parole de la Maison-Blanche vient indiquer que «le président n'a jamais dit qu'il existait un rapport direct, opérationnel entre les deux». Et de poursuivre, «il y avait un rapport dans le sens où Zarqaoui se trouvait en Irak, que des membres d'Al-Qaîda se trouvaient en Irak ; ils opéraient d'Irak, et dans certains cas librement».Pour appuyer ses dires, le porte-parole a cité l'assassinat d'un diplomate américain à Amman, en octobre 2002, dont les auteurs auraient été payés par Zarqaoui. «Mais avaient-ils un bureau au siège des (Mukhabarat), les services de renseignement, avaient-ils leur ligne budgétaire dans le budget de Saddam ? Non. Il n'y avait pas de rapport opérationnel direct, mais il y avait un rapport. Ils se trouvaient dans le pays et je pense que vous comprenez que les Irakiens savaient qu'ils s'y trouvaient», a-t-il insisté. «C'est à peu près tout», a répondu le porte-parole à la presse qui lui demandait si la présence de Zarqaoui était tout ce en quoi consistait le lien. Pas plus tard que le 21 août, Bush justifiait une nouvelle fois l'invasion de l'Irak en déclarant que Saddam Hussein avait le potentiel pour produire des armes de destruction massive, finançait des attentats en Israël et avait des relations avec Zarqaoui. Un rapport sénatorial est venu, la semaine passée, contester ces assertions. Il fait état, pour la première fois, d'une évaluation de la CIA datant d'octobre 2005 et disant qu'avant la guerre, Saddam Hussein n'avait pas de relation, n'abritait pas ou ne fermait pas les yeux sur Zarqaoui et ses complices. Avant la guerre, Bush et ses collaborateurs citaient fréquemment Zarqaoui pour convaincre qu'il existait un lien entre le régime de Saddam Hussein et Al-Qaîda. Rappelons que Zarqaoui a été tué en Irak en juin dernier.