Asile n Nos chercheurs dans tous les domaines sont très nombreux à quitter le pays pour d'autres plus soucieux de la recherche scientifique. Rares sont les chercheurs algériens qui sont restés au pays, pour travailler d'ailleurs dans des conditions déplorables. Ici, le chercheur est confronté au problème de moyens et à l'absence de conditions de travail dans les laboratoires et autres lieux de recherche. Outre ces problèmes, les chercheurs sont même confrontés aux vicissitudes de la vie. Beaucoup d'entre eux souffrent en effet du problème du logement et autres problèmes sociaux. Au sujet de l'absence de conditions de travail de recherche en Algérie, M. Merouani nous explique que le terme «conditions» englobe plusieurs facteurs indissociables et nécessaires pour la réalisation des expériences et assurer le bon fonctionnement de la recherche. Pour lui, certains facteurs sont directement liés aux moyens matériels, infrastructures (appareillage, réactifs, laboratoires, pépinières, terrains expérimentaux, etc.) et humains (équipes de recherche), d'autres sont plutôt liés à la volonté politique et sociale de chaque pays à stimuler et à encourager la recherche qui est considérée comme une arme contemporaine et incontestable pour le développement économique et social. En Algérie, ajoute M. Merouani, ces conditions sont loin d'être réunies pour assurer une bonne recherche plus particulièrement dans le domaine forestier. La rareté ou carrément l'inexistence de matériel spécifique, l'absence d'une culture de travail d'équipe pour une meilleure rentabilité des efforts et le manque (ou insuffisance) de volonté des décideurs font que la recherche dans le domaine forestier est réduite aux observations de calamités qui ne cessent de dégrader notre patrimoine naturel. Aux incendies répétitifs réduisant nos forêts en terrains dénudés sans aucune biodiversité, s'ajoute un fléau contemporain de coupe d'arbres. Par un exemple concret, démontrant la marginalisation de la recherche forestière, M. Merouani nous a déclaré que «dans le cadre d'un projet d'étude de la diversité génétique du chêne liège produit au Portugal à partir de glands de différentes provenances (incluant celles des 3 pays de l'Afrique du Nord), sont installés dans tous les pays méditerranéens (Portugal, Espagne, Italie, France, Maroc et Tunisie) sauf en Algérie, ceci pour raison financière selon le coordinateur du Projet.