Vécu n «Chaque année c'est la même chose, les gens se ruent au marché et les prix flambent dès la première semaine», soutient Mohamed, marchand de légumes au marché des Trois-Horloges, à Bab El-Oued. Vers 14h 30, le marché est fermé en ce samedi, veille du ramadan, mais alentour, «des marchands ambulants» sont là. Une foule de gens est venue faire les dernières courses. Et ce ne sont pas les prix, en hausse, qui les dissuadent. «Demain c'est ramadan et nous n'avons pas le choix», lance une femme d'un certain âge. Les prix ne sont pas affichés. Mohamed tient une table au marché depuis fort longtemps. Il dit : «Les gens ne protestent pas. Ils achètent malgré tout. S'ils boycottaient la marchandise en hausse et si le contrôle jouait son rôle, surtout au niveau du marché de gros où les mandataires imposent leur loi, les prix baisseraient et tout le monde serait content.» «A titre d'exemple, la courgette qui était à 27 DA est passée à 70 et 80 DA à la veille du ramadan. La pomme de terre a atteint 50 DA. Elle est tirée du frigo, ce n'est pas la nouvelle récolte. La tomate est entre 45 et 50 DA ainsi que le poivron. Seul l'oignon est maintenu entre 10 et 15 DA», dit Sid-Ali, gardien. Effectivement, à notre demande, les marchands déclameront les mêmes prix. Pis encore, le poulet vidé est à 190 DA alors qu'il était à 170 DA. Quant à la viande, seule la congelée est à l'honneur, à 360 DA, les gens ne tiennent pas compte de sa qualité. Elle serait d'origine douteuse, selon les affirmations de certains. «Les services vétérinaires ne font pas leur travail», accusent-ils. Aux Trois-Horloges, le marché ouvrira de 7h 30 à 15h 30, pendant le mois de ramadan. «L'avantage dans ce marché, est que les prix sont à la portée de toutes les bourses. Même les plus démunis repartent avec un couffin, car la solidarité est de mise.» Du côté du marché Clauzel, à Alger-Centre, les prix sont sensiblement plus élevés. Les prix sont affichés, mais les clients ne sont pas très nombreux, vers 11h 30. Certains produits, tels les olives, sont au même prix qu'au marché de Bab El-Oued, entre 180 et 220 DA le kilo. La pomme de terre est à 50 DA, la toute petite tomate bien mûre est à 25 DA. Le haricot vert est entre 70 et 100 DA, alors que le blanc est à 150 DA, les navets à 70 DA, la courgette à 80 DA, les cardes à 50 DA, la laitue à 70 DA, les concombres sont affichés à 40 DA et le poivron à 80 DA. La viande congelée est à 360 DA. Les citoyens sont nombreux devant le présentoir à attendre leur tour d'être servis. Chez les autres bouchers, ils sont moins nombreux car le gigot est à 750 DA/kg, le filet à 680 DA et le foie d'agneau à 1 600 DA. Pour ce qui est des viandes blanches, le poulet est vendu à 260 DA non vidé et 270 DA vidé. L'escalope de dinde est à 550 DA/kg.S'agissant des fruits secs, les pruneaux sont à 340 DA, les abricots à 350 DA et les raisins secs coûtent entre 300 et 340 DA. «La reine de l'étal et de la table, sa seigneurie la datte est trop chère, à 250 DA le kilo et elle est tirée du frigo car la nouvelle récolte aura lieu en novembre. C'est un fruit hors saison», nous indique un marchand de dattes en faisant de l'humour. Le marché de la datte n'échappe pas à la spéculation, encore moins durant le ramadan.