Danger n Les réseaux d'alimentation en eau potable de la wilaya de Tizi Ouzou sont en amiante, une matière cancérigène. En effet, selon le directeur de l'hydraulique, qui répondait à la question d'un élu du RCD lors de la précédente session de l'APW, «il existe des réseaux d'alimentation en eau potable en amiante au niveau non seulement de la wilaya, mais de tout le territoire national». Il soulignera toutefois que la matière en question ne représente pas de danger tant qu'elle n'est pas perforée. Pour le directeur de l'environnement M. Oubabas, le danger est présent pour ceux qui manipulent ce métal et en respirent les poussières et les vapeurs dégagées, s'exposant à un véritable danger. Mohand Ikherbane, élu de la formation de Saïd Saâdi à l'APW, nous dit que le groupe RCD a multiplié les démarches auprès des autorités compétentes, locales et centrales, mais cela n'a pas abouti à une prise en charge concrète de ce problème. «Théoriquement on dit que des mesures ont été engagées pour y remédier, mais sur le terrain, l'amiante continue à menacer la vie des citoyens. C'est un problème de santé publique qui doit être pris en charge dans les meilleurs délais», ajoute notre interlocuteur, qui réitère la demande de son parti aux services concernés de se pencher sérieusement sur ce danger. Il faut dire que la population demande elle aussi le remplacement des réseaux anciens qui contiennent de l'amiante par d'autres, dont les canalisations seront faites dans une matière non nocive pour la santé des consommateurs. M. Ikherbane parle du cas des citoyens de Tizi Gheniff qui ont tapé à toutes les portes sans que leur doléance ne trouve un écho favorable. C'est le cas aussi des habitants de Ouaguenoun, dont le comité de village a fait des pieds et des mains pour le changement des canalisations et qui se voyait à chaque fois signifier que le réseau ne contenait pas de l'amiante. Quant au directeur de l'hydraulique, il a annoncé devant les élus que le problème sera définitivement réglé dans le cadre du programme de rénovation du réseau d'alimentations en eau potable de la wilaya ; les vieilles canalisations seront remplacées par d'autres en PEHD, qui n'est pas nocif pour les consommateurs, a-t-il précisé. Pour sa part, l'assemblée populaire de wilaya a ordonné à l'ensemble des communes de procéder au recensement des bâtisses qui contiennent de l'amiante, en vue de prendre les mesures nécessaires. En effet, les toitures en amiante étaient, à une certaine époque, fortement utilisées par les habitants et même par les institutions de l'Etat puisque des établissements scolaires et des centres de formation professionnelle sont concernés par ce problème. C'est le cas, par exemple, de l'annexe du CFPA de Djemaâ Saharidj, dans la daïra de Mekla, qui est fermée pour une opération de désamiantage, selon la première responsable du secteur. Il y a aussi une école à Boghni qui a été tout simplement démolie car elle présentait un danger pour les écoliers et le personnel enseignant et administratif. A l'échelle nationale, l'une des plus importantes opérations de désamiantage a concerné la Coupole du complexe du 5-Juillet. Celle-ci a duré de décembre 2001 à octobre 2002 et a permis le retrait de 630 tonnes d'amiante.