Résumé de la 12e partie n La vie reprend son cours et Kenza retourne à l'université. Des amies lui parlent de Hakim, elle veut l'oublier. Elle passe le week-end chez elle. Elle en profite pour récupérer des affaires personnelles. Elle entasse des livres dans un carton ; elle jette ses anciens cahiers et classeurs. C'est alors qu'elle tombe sur un paquet de lettres. Son cœur se met à battre fortement : les lettres de Hakim ! Elle les tient dans la main pendant un moment, ne sachant qu'en faire. Les détruire en les brûlant ou alors les garder ? Détruire les lettres : cela signifie détruire le souvenir de Hakim, l'effacer pour toujours de sa vie, ôter tout espoir de le revoir un jour... Les garder signifie garder son souvenir, se rappeler les moments qu'elle a vécus avec lui, espérer un jour le revoir. L'image du jeune homme traverse son esprit : Hakim souriant, Hakim merveilleusement beau, Hakim parlant de l'avenir... Une vie à deux, dans cette ville aux portes du désert, qui est la sienne, et qu'elle aurait tant voulu adopter... Elle hésite, comme un malade qui a envie d'un aliment interdit et à qui s'offre l'occasion d'en manger : y goûtera-t-il ou pas ? Une seule bouchée, une seule lettre, mais comme le malade, elle se dit que le fait de goûter au fruit interdit peut éveiller des sensations, conduire à d'autres écarts... Il y a une dizaine de lettres. Elle les connaît toutes, mais combien elle voudrait les relire, se replonger, ne serait-ce qu'un court instant, dans l'atmosphère des jours heureux ! Elle hésite, puis prend une lettre et l'ouvre. «Mon tendre amour...» Elle se sent comme prise de vertige. Les mots, elle ne les lit pas mais les entend. «Mon amour...» Elle ferme vite la lettre, comme si elle a peur de pousser plus loin sa lecture, mais ne elle peut résister plus longtemps à l'envie. Elle l'ouvre de nouveau. «Pourquoi ne te manifestes-tu pas ? M'aurais-tu oublié ?» C'est comme si le reproche venait de lui être adressé, à ce moment précis. — Non, murmure-t-elle, je ne t'oublie pas ! Elle s'affole, prend une autre lettre. «Kenza chérie, mon trésor...» Elle pleure... «Tu m'aimes toujours, n'est-ce pas, dit la lettre, moi, je t'aimerai toujours jusqu'à la fin de mes jours...» Elle se rappelle la réponse qu'elle lui a faite : «Et moi aussi, je t'aimerai toujours...» Elle ne l'a pas trahi en se mariant avec son cousin, puis qu'elle continue à l'aimer comme par le passé. Non, elle ne brûlera pas ces lettres qui sont son passé et sa mémoire. Elle les gardera pour les lire les jours où elle sera triste et découragée. Et Samir ? Elle ne lui en veut pas. Elle ne le mettra pas à l'écart : elle demeurera sa femme tout en appartenant, par l'esprit et le cœur à Hakim. (à suivre...)