USMA-MCA, une semaine durant, tout Alger en parlait. Les supporters des deux galeries, les plus célèbres de toute l'Algérie, avaient préparé le «big match» en collectionnant des drapeaux, banderoles, écharpes et surtout des milliers de fumigènes, histoire d'allumer le 5-Juillet en pleine nuit ramadanesque. Le pèlerinage vers le temple du football s'est fait en longs cortèges à partir de tous les quartiers de la capitale et même au-delà. Aux alentours du stade, c'est la grande pagaille. La route qui mène vers Chevalley et l'autre, en sens inverse, vers Ben Aknoun, sont quasiment obstruées par des bouchons qui n'en finissent pas. Devant l'entrée, il faut aussi passer quelques moments de souffrance avant de décrocher le précieux ticket d'entrée. On joue alors des coudes et on a même droit à des scènes de «tauromachie» entre des jeunes visiblement énervés. Tout redevient par la suite normal et bien meilleur encore lorsque le 63e derby USMA-MCA, le 53e en championnat, commence, à 22 heures précises. Si 70 000 spectateurs étaient entassés dans les tribunes, des millions d'Algériens, dont un grand nombre d'expatriés, ont pu goûter au plat proposé par les deux équipes avec, cerise sur le gâteau, un but d'anthologie signé par le Malien Coulibaly, sans doute l'un des plus beaux buts de tous les temps. Ce match-là, grand comme le sont les «classiques» un peu partout à travers le monde, ne devait pas rester sans saveur. Les buts, tous plus beaux les uns que les autres, les prouesses des 22 acteurs et l'intensité de la rencontre ont eu alors droit à un satisfecit bien particulier. Le public du 5-Juillet a fait gronder le stade comme un volcan en éruption, alors que les fumigènes semblaient des larmes de magma…