Solidarité n Chaque ramadan, le centre d'accueil et de prévention pour femmes et enfants sans abri, Dar El-Hassana, s'occupe de préparer des repas chauds pour les démunis de trois communes. Le centre a ouvert ses portes en 1997, pour recevoir des femmes et des enfants en difficulté. Tous les ans, en ce mois sacré, les femmes pensionnaires, aidées par les employés du centre, préparent plus de 1 100 repas par jour pour le f'tour et la même quantité pour le s'hour. Cela dure depuis quatre ans. La commune de Oued Koreiche est la principale bénéficiaire avec 800 repas/jour, suivie de celles de Bologhine et de Raïs Hamidou avec 300 repas. Les APC se chargent ensuite de la distribution aux familles nécessiteuses. Le menu change tous les jours. «Aujourd'hui c'est chorba frik, viande de bœuf et tadjine», annonce une employée chargée du transport de la nourriture. Les provisions et les denrées alimentaires proviennent de la wilaya. Louisa Smati, la directrice du foyer, précise que toutes les femmes qui préparent ces repas sont bénévoles. Mme Smati évoque les différentes activités et ateliers dont dispose le centre : «Nous avons une crèche et plusieurs ateliers de formation pour nos pensionnaires.» Le centre dispose aussi de deux médecins, deux psychologues et une assistante sociale. L'an dernier, 560 femmes et 246 enfants y ont été reçus. «Le centre se doit de prendre en charge et de procurer une certaine stabilité à toutes ces personnes en détresse», explique la responsable. Par ailleurs, Mme Smati insiste sur la nécessité de tenter la réintégration des personnes sinistrées dans leur milieu d'origine, «à travers une prise en charge psycho-médicale», selon elle. Le séjour des pensionnaires n'est pas limité dans le temps mais, «elles peuvent quitter le centre quant bon leur semble». Dans les cuisines du centre, tout le monde est à pied d'œuvre. Il est midi et les repas doivent être prêts à la livraison avant 15h 00. «On commence le travail en cuisine à 6h 00» dit une pensionnaire bénévole. A côté d'elle, une jeune femme, elle aussi pensionnaire et bénévole, se dit «fière de pouvoir faire ce travail pour les nécessiteux». «Personne n'est mieux placé que moi pour savoir ce que c'est que de tomber dans le besoin», ajoute-t-elle. Quant on demande à savoir si le travail est fatigant, a réponse est unanime : «C'est pour Dieu qu'on fait cela.» Y a-t-il plus noble geste que d'oublier ses propres chagrins et problèmes le temps de se vouer aux autres ?...