Résumé de la 14e partie n La curiosité pousse Kenza à aller voir si Hakim ne lui a pas écrit, mais elle ne trouve aucune lettre pour elle à la poste restante. Il fait froid ce matin de janvier et il pleut même. C'est pourquoi Samir a accompagné Kenza jusqu'à l'université où elle a un séminaire. En la quittant, il lui a demandé à quelle heure elle finirait pour venir la chercher, mais elle lui dit qu'elle rentrerait seule : après le séminaire, elle doit passer à la bibliothèque consulter des ouvrages... A la fin du séminaire, elle quitte la salle de cours et prend le chemin de la bibliothèque. Comme il recommence à pleuvoir et qu'elle a oublié son parapluie dans la voiture de Samir, elle presse un peu le pas. — Je vous abrite, mademoiselle ? — Non, merci, dit-elle, sans se retourner. Mais elle se dit brusquement que la voix de la personne qui vient de s'adresser à elle, lui est familière. Elle se retourne. — Hakim ! — Et toi, c'est Kenza ! Elle hésite. C'est lui qui approche. Il fait le mouvement d'aller vers elle, comme il a l'habitude de faire, pour la prendre dans ses bras, elle recule. — Tu ne me reconnais pas ! — Si, dit-elle. Il s'approche de nouveau. Elle lui tend la joue. — Je voulais te faire une surprise, dit-il — Pour une surprise, c'en est une, dit-elle. C'est tout : elle s'étonne qu'il n'y ait pas d'élan, d'effusions... En fait, l'un et l'autre sont retenus par une sorte de pudeur. La pudeur des amoureux qui, parce qu'ils ne sont pas revenus depuis longtemps, ont un peu perdu de leur enthousiasme. — Tu étais en cours, dit-il. — Oui, dit-elle, je viens d'en sortir. — Je t'ai vue par la fenêtre. — Moi, je ne t'ai pas vu, dit-elle calmement. — C'est vrai, dit-il, tu semblais si intéressée par le cours ! Il éclate de rire. Elle reconnaît bien son rire : éclatant, juvénile, plein de force et de fraîcheur à la fois. Elle tressaille de tout son corps. — Kenza, dit-il, je voulais te revoir Elle veut dire quelque chose. — Je sais, tes parents qui ne veulent pas entendre parler de mariage avant la fin de tes études... Mais moi, j'ai voulu te revoir... Elle se rappelle la poste. — Tu ne m'as pas écrit depuis longtemps ! — Je ne voulais pas te déranger, dit-il. Mais comme il a compris que l'explication n'est pas convaincante, il dit : nous avons à parler, allons prendre un café ! — Je ne peux pas ! — Tu ne vas pas me refuser cela, à moi qui ai fait plusieurs centaines de kilomètres pour te retrouver ? (à suivre...)