Résumé de la 3e partie n Jimmy Hoffa, le président du puissant syndicat des transporteurs, a disparu. Sa famille offre une récompense pour tout renseignement. Hellen Sanders pense savoir où il est enterré… Mme Sanders ajouta : «C'est par Dieu possible. Est-ce qu'Eric en a parlé à quelqu'un d'autre ? — Non, mamy, nous le lui avons interdit. — Et son camarade ? — Il n'a rien vu de précis, et il ne dira rien non plus. Alors, mamy, qu'en pensez-vous ? Que faut-il faire ? Vous avez vu ce qu'on offre ?» Depuis sept ans que Bobby, son fils, clerc de notaire à Pontiac, dans le Michigan, a épousé Helen, Maggie est toujours consultée sur les décisions importantes. Et celle-ci en est une... Deux cent mille dollars plus vingt-cinq mille... «Il faut garder Eric à la maison. Laisse-moi réfléchir au reste...» Madame Sanders se dit que si Bobby se rend à la police, en déclarant tout de go qu'il sait où se trouve le cadavre de Jimmy Hoffa, sans apporter de preuve... les policiers vont déterrer le cadavre et demander à partager la prime, ils peuvent même l'exiger pour eux seuls... Ce qu'il faudrait, c'est se faire connaître de la famille Hoffa, fournir une preuve sans révéler l'endroit. C'est exactement ça qu'aurait fait son défunt mari... s'il était encore là. Lorsqu'on trouve un trésor, ne montrer qu'une pièce pour le négocier, et ne jamais dire où il est. En Floride, tous les chercheurs de trésor le savent. Et il y en a... L'ennui c'est que Bobby n'a pas le côté malin de son père, il n'est pas assez dégourdi pour mener un jeu pareil. D'autant plus que s'il va voir la police et qu'il n'y a rien dans ce trou, la famille sera la risée de la ville... C'est pourquoi Maggie Sanders dit à sa belle-fille : «Bon, ne faites rien pour le moment, attendez-moi, j'arrive. — Tout de suite ? Maintenant ? — Oui... Ça n'a rien d'extraordinaire, j'appelle du taxi, je file à l'aéroport, je serai là vers minuit, prépare-moi ma chambre... — Mais... — Il n'y a pas de mais... J'arrive... Juste le temps de congeler mon poisson...» Maggie Sanders ne perd pas le nord. Même si l'actualité et la politique surviennent brutalement dans sa vie, un poisson est un poisson. En pantalon style Garbo et souliers plats, la grand-mère d'Eric Sanders fait ce qu'elle a dit dans l'ordre : poisson, taxi, aéroport, avion. Et la voilà, aux environs d'une heure du matin, en face de son fils et de sa belle-fille. «Alors, quelles sont les nouvelles, je n'ai pas pu suivre les informations dans le taxi, ce fichu conducteur écoutait du jazz... — La télévision vient de dire que la police pensait à un assassinat. Le cadavre n'est toujours pas retrouvé. — Eric ? — Il dort, il n'est pas ressorti, mais j'ai bien l'impression que lui ou son camarade Mitch ont raconté quelque chose... — C'est ennuyeux, ça... Qu'est-ce qui vous le fait penser ? — Le mieux est que tu viennes voir, si tu n'es pas trop fatiguée...» Maggie Sanders grimpe dans la voiture de son fils, une vieille Dodge, qui roule bientôt sur la route immensément plate, le long de l'immense plaine. Dans la nuit, ils aperçoivent très vite des lueurs qui dansent comme des lucioles au-dessus d'un terrain broussailleux, à quelques centaines de mètres. «Voilà, c'est bien ce que je pensais, ça a commencé tout à l'heure en fin de journée et ils continuent...» (à suivre...)