Résumé de la 6e partie n Au petit matin, menée par le petit Bobby, la famille Sanders va à la recherche de la tombe de Jimmy Hoffa. Celui-ci est remplacé à la tête du syndicat par Franck Fitzsimmons. La disparition de Jimmy Hoffa est une affaire privée dont les journalistes savent bien qu'elle fait partie des secrets du pouvoir. Et le pouvoir en question, c'est d'abord la mafia. Le pouvoir économique et politique de la mafia est tel que le dollar tremblerait sur ses bases si elle tremblait elle-même... Qui tremble en ce moment ? Maggie Sanders, son fils et sa belle-fille, près d'un vieux réservoir abandonné, dans la chaleur de la nuit. Ils creusent depuis dix minutes et ne voient rien venir. Ils ont à la fois peur de découvrir quelque chose et peur de creuser pour rien... Quelle aventure ! Soudain, au bout de la pelle, un morceau de tissu, c'est une manche de chemise... Bobby recule... Helen détourne la tête, Maggie pousse un peu la terre du bout de sa pelle et découvre une main. Elle ne perd pas le nord, mais tout de même ! L'émotion est forte... Et pendant ce temps, le chef de la police de Detroit répond toujours aux questions des journalistes. «S'agit-il d'un kidnapping ? — Aucune demande de rançon sérieuse... — Si c'est un crime, quel est le mobile, selon vous ? — Il est clair que depuis sa sortie de prison, Jimmy Hoffa se battait pour reprendre la tête de son syndicat... Il utilisait tous les moyens pour cela. On peut penser que ceux qui ne souhaitaient pas son retour l'ont fait supprimer. — Alors qui ne souhaitait pas son retour ? — Beaucoup de monde. Jimmy Hoffa était grillé sur tous les plans. Il ne représentait plus un appui politique. Il pouvait même être un danger...» Tout le monde... Etrange destin que celui de ce petit homme râblé, puissant, parvenu au faîte du pouvoir, qui tenait les rênes de tant d'activités... Est-ce le cadavre de Jimmy Hoffa que Maggie Sanders examine à la lueur de sa lampe torche, dans une plaine près de Pontiac, Michigan ? «Mon Dieu, mes enfants... quelle horreur...» Maggie Sanders tient le journal à la main, avec la photo de Jimmy Hoffa en première page, et répète en regardant le cadavre : «Mon Dieu, quelle horreur... il a une moustache, Jimmy Hoffa n'a pas de moustache...» Curieux tout de même que Maggie Sanders - ait tout à coup le cœur retourné. Elle l'explique à a police de Pontiac une heure plus tard : «Si j'avais trouvé Jimmy Hoffa bon, c'était une action spectaculaire... vous comprenez, quelque chose que mon défunt mari aurait apprécié... mais un pauvre inconnu, un malheureux enterré comme un chien, ça m'a retourné le sang...» Le pauvre inconnu enterré comme un chien était un petit barman de la ville de Pontiac, compromis dans un trafic de drogue et supprimé par ses fournisseurs, venus de Detroit pour lui régler son compte parce qu'il n'était pas régulier. Et Jimmy Hoffa est toujours porté disparu. La police suppose qu'il a été étranglé dans la cave d'une villa voisine du restaurant où il devait déjeuner. Elle suppose qu'on a coulé le corps dans du béton et jeté le tout dans le lac Erié. Si son corps n'est jamais retrouvé, les assassins le seront peut-être un jour, qui sait ?... C'est-à-dire que la police les fera mettre un jour ou l'autre en prison, mais pas pour ce crime, pour autre chose, pour une histoire de drogue, une agression quelconque... Car jamais un professionnel payé pour tuer ne parle, et s'il parle, il est mort. Les véritables commanditaires, ceux qui ont payé, ne vont en prison que pour de sordides histoires d'impôts... et ils en sortent en général rapidement. Maggie Sanders a posé pour une photographie dans un journal en Floride. Ce n'était pas pour sa découverte du faux cadavre de Jimmy Hoffa, mais pour le premier prix d'un concours de couvertures en patchwork.