Résumé de la 4e partie n Mme Sanders senior prend le premier avion pour se rendre dans le Michigan, chez son fils. Mais le secret a été éventé. Elle demanda à son fils : «Qui sont ces gens ? — Des habitants de Pontiac... Ils cherchent le cadavre... Tout le monde cherche le cadavre... — Alors c'est fichu ! Ils vont finir par le trouver. — Non, maman, pas encore. Je suppose que les enfants ne se sont pas bien expliqués, ou bien que ce qu'ils ont dit à d'autres enfants a été transformé... L'endroit où Eric nous a emmenés est de l'autre côté de la route... Tu vois... Eric était caché derrière ce talus, à proximité du vieux mur... et les hommes se sont arrêtés là-bas... presque à hauteur du vieux réservoir... — Allons voir quand même...» La vieille Dodge roule à présent le long d'une file interminable de voitures garées au bord de la route. Les chercheurs de cadavres... D'ailleurs un policier en uniforme stoppe la voiture, l'air fatigué et goguenard : «Si vous venez pour le cadavre, c'est complet...» Le policier promène sa torche sur le visage du conducteur, puis effleure celui de Maggie Sanders. «Vous pouvez chercher ailleurs, remarquez, c'est comme ça dans tout l'Etat...» Maggie grommelle : «Permettez, votre cadavre, on n'en a rien à faire... Nous faisions un tour... pour prendre l'air. — A cette heure-ci ? — J'arrive de Miami, mon avion a atterri il y a vingt minutes. Vous voulez voir mon billet ?» Le policier a l'air d'un brave homme, tout simplement écœuré par cette foule armée de pelles et de pioches, en jeans et en bottes, transpirante, excitée, creusant espace par espace et surveillant jalousement les frontières du territoire de fouille que chacun s'est attribué. «Excusez, madame, mais regardez-les... Ils vont bientôt se battre pour un centimètre de terrain... On en a pour la nuit...» Maggie Sanders, qui ne perd toujours pas le nord, profite de la présence bonasse du policier. «Mon pauvre ami, je vous plains. Au fait, j'étais dans l'avion et je n'ai pas entendu les informations. Il y a du nouveau dans l'affaire ? — Ah, ma pauvre dame... Faudrait y comprendre quelque chose pour savoir s'il y a du neuf... Tout ça c'est mafia et compagnie... et pendant ce temps, les camionneurs qui veulent prendre leur retraite ont des surprises... C'est moi qui vous le dis ! — Ah bon ? Pourquoi ?» Tout ce que le policier a retenu de l'histoire c'est la vérité qui éclate enfin au grand jour sur le fonctionnement du syndicat. Lorsqu'un retraité demande son dû après avoir cotisé pendant des années, il se retrouve souvent gros jean comme devant. Il n'a droit à rien. Parce qu'il n'a pas rempli telle ou telle condition dont on ne lui a même pas parlé. En fait, la colossale caisse de retraite des teamsters sert avant tout à prêter de l'argent à ses dirigeants, à leurs familles et aux familles de la mafia et à soutenir des campagnes électorales... «Alors du neuf, ma pauvre dame, y en aura guère. Sauf qu'il faut pas s'étonner que des fripouilles s'entre-tuent pour un gâteau pareil... et que des bandes de fous retournent la plaine au milieu de la nuit... — Vous croyez qu'ils vont le trouver ici ? — Ici ou ailleurs... il est bien enterré quelque part...» Oui, quelque part... non loin du vieux réservoir, là-bas, devant lequel passe la Dodge. (à suivre...)