Apport n Le lancement des formations dans les métiers manuels garantit aussi bien la pérennité des investissements que la résorption du chômage. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) s'est montré très critique vis-à-vis de la nouvelle politique du gouvernement relative à l'importation de la main-d'œuvre étrangère pour la réalisation des gigantesques projets lancés dans le cadre du programme de soutien à la croissance économique. «Au moment où le chômage bat son plein notamment parmi la population jeune, les pouvoirs publics font appel aux étrangers au lieu de permettre aux centaines de milliers de chômeurs d'accéder à ces emplois», souligne Omar Ramdane, président du Forum, ajoutant qu'un programme de formation dans les métiers manuels doit être lancé dans l'ensemble des centres de formation professionnels du pays. «Une formation dans le bâtiment ne dure pas plus de 10 mois et a l'avantage de créer un emploi. Les métiers de maintenance des machines industrielles permettent de pallier le manque flagrant de la main-d'œuvre qualifiée dans ce domaine», a-t-il cité en exemple. Les grandes compagnies étrangères qui sont actuellement chargées de la réalisation des projets seront également appelées à assurer la maintenance et la pérennité de ces investissements. «Si nous continuons dans cette optique, nous nous dirigerons vers une grande catastrophe», estime Mouloud Hadir, investisseur. Dans quelques années, chaque village aura son université, mais personne n'a pensé à la construction des capitaux humains indispensables pour relever le défi du développement durable, notamment dans l'industrie, a souligné, pour sa part, Abdelwahab Rezig, enseignant à l'université d'Alger. L'incitation à l'investissement local et le lancement des formations adaptées aux besoins du marché de l'emploi constituent les piliers de toute politique visant la résorption du chômage qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre pays. Les chiffres avancés par les pouvoirs publics concernant ce phénomène sont, selon le FCE, loin de refléter la réalité, car la plus grande partie du territoire national est amputée de l'activité économique. «D'où proviennent ces emplois alors que les entreprises publiques sont pour la plupart fermées et que les opérateurs privés éprouvent d'énormes difficultés pour lancer des projets d'investissement ?» s'interroge un autre intervenant. «Nous vivons dans un système irréel où on encourage, au contraire, le chômage» s'est insurgé le président du FCE qui prône «une meilleure gestion, une meilleure communication qui associerait notamment l'entreprise, au lieu de la marginaliser et de prendre des décisions à sa place».