Une enseigne de cordonnerie attire notre attention car on y vend des gâteaux orientaux : kalbellouz et baklawa. Une table en guise de présentoir, est garnie de plateaux de kalbellouz aux amandes pilées et de baklawa dorés. Interrogé le propriétaire répond : «Je suis tailleur de profession. L'activité n'étant plus rentable, je me suis reconverti, juste pour le ramadan, en vendeur de gâteaux, kalbellouz et baklawa. Le temps de finir les travaux engagés pour l'ouverture d'un magasin de quatre-saisons». Effectivement, les travaux sont bien visibles, mais à l'arrêt. Pour ce qui est de la mesure du ministère du commerce, le commerçant semble être parfaitement au courant. Néanmoins, il commercialiseces les produits qu'il «importe», selon ses propos de chez des professionnels, sans registre du commerce. Il dit qu'«il procède à des changements avec création d'une nouvelle activité». Et à propos de contrôle, il affirme : «Ils passent le matin et j'ouvre l'après-midi. C'est ce que font tous les commerçants dans mon cas. De quel contrôle parle-t-on?» Questionné sur l'enseigne, il explique : «Elle est là depuis l'époque coloniale. Elle y était même lorsque la boutique avait pour activité tailleur.» Il conclura : «L'année dernière, un bijoutier, ici, à Bab El-Oued, s'est reconverti en vendeur de zlabia durant le ramadan. Là oui, on parle de reconversion ! »